Des représentants de la subdivision de l'agriculture et de la conservation des forêts d'Akbou, en collaboration avec la section locale de l'UNPA, se sont rapprochés des notables des villages de la commune d'Ighram dans le but de vulgariser le contenu du projet de proximité du développement rural (PPDR). Concrètement, le PPDR porte, entre autres, sur la réalisation d'unités d'élevage de bétail, de micro-entreprises de fabrication d'aliment de bétail ou de collecte de lait, de l'alimentation du système de production agricole, d'aménagements hydrauliques, d'activités liées à l'artisanat (meuneries, huileries, tanneries...) et d'actions de consolidation des activités économiques (habitat rural, désenclavement...) soutenu par le Fonds national de reconversion et de développement agricole (FNDRA). La communauté rurale, à l'image de celle du village d'Ighil Nacer, s'est d'ores et déjà attelée à désigner parmi les membres un animateur du projet dont le rôle consiste à porter à la connaissance de celle-ci les différentes démarches administratives et techniques nécessaires à l'aboutissement du projet, aidé dans sa tâche par un groupe de délégués de quartiers volontaires. L'un d'eux, Bacha Nacer en l'occurrence, affirme : « Notre projet collectif concerne le désenclavement des terres agricoles d'une superficie totale de 125 ha, sises Timoragh et Asseghli, en aménageant les pistes qui y mènent tout en les faisant bénéficier de l'AEP et d'électricité. » La population veut bien croire en ce projet de proximité et n'a pas manqué de formuler des demandes individuelles. Elles concernent l'élevage de bovins, d'ovins ou de caprins, des métiers pour la gent féminine (tissage, couture), et l'habitat rural, ajoutera notre interlocuteur. Faisant partie des communes les plus pauvres de la wilaya de Béjaïa, faute de recettes substantielles, Ighram n'a réalisé, en effet, que 30 logements depuis l'indépendance. Le PPDR vient donc à point nommé dans la mesure où les villageois ont pris l'habitude de réaliser eux-mêmes les travaux qui incombaient en principe à la collectivité. C'est le cas du quartier Timsilt où l'on s'est mobilisé en volontariat pour l'aménagement d'une piste cahoteuse sur une longueur de 1,5 km. Tout en disposant des engins de la commune, les habitants n'ont pas lésiné sur les moyens en cotisant et en s'investissant pleinement. « En attendant son bitumage, si possible dans le cadre du PPDR, cette piste nous permettra de valoriser nos terres et d'encourager de nouvelles implantations », nous dira Boukir Ahcène, l'un des notables locaux. Au-delà de l'éventuel apport du PPDR, il y a lieu de signaler que la commune d'Ighram née du découpage administratif de 1985 et comptant 1800 âmes accuse un déficit flagrant en matière d'infrastructures de base.