Pour mieux sensibiliser les paysans de la commune d'Ighram sur le projet de proximité de développement rural intégré (PPDRI), la section locale de l'Unpa leur a organisé dimanche dernier à la salle des délibérations de l'APC une séance d'information animée par des représentants de la Chambre de l'agriculture de Béjaïa et des subdivisions des forêts et de l'agriculture d'Akbou. Les intervenants ont tour à tour expliqué à l'assistance nombreuse l'objet et les objectifs du PPDRI. « Nous vous invitons à constituer des dossiers individuels ou collectifs visant à améliorer vos conditions de vie dans cette région rurale », leur dira Arezki Iskounen, président de la Chambre de l'agriculture de Béjaïa. Les autres animateurs axeront leurs interventions sur le montage de ces projets de proximité dont la confirmation et l'approbation reviendront respectivement au chef de daïra et au wali. Le traitement des problématiques en matière de promotion des patrimoines et des savoir-faire locaux, pour lesquels les populations enclavées sont prioritaires, a été mis en exergue. Pour ce faire, les paysans ont été orientés vers la cellule d'animation de daïra pour exprimer leurs projets et être accompagnés dans leur conception dans un premier temps. Les expériences peu réussies grâce aux divers programmes de développement rural mis en œuvre jusque-là (FNDRA, PPDR…) et l'absence des autorités locales pourtant invitées à la réunion, ont soulevé l'ire des paysans qui n'ont pas manqué de vider leur sac. « Il ne sert à rien de nous réunir tant qu'il n'y a pas d'interlocuteurs censés prendre acte de nos doléances », s'écria l'un d'eux. « De toute façon, mis à part nos cartes de fellahs, nous n'avons bénéficié d'aucun avantage concret », renchérit un autre d'un air désabusé. Les actions engagées en leur faveur et énumérées par le président de la Chambre de l'agriculture de Béjaïa en vue, entre autres, de revoir à la baisse les taxes imposées aux oléiculteurs ont été noyées dans les innombrables problèmes quotidiens soulevés par les villageois. « Sachez que nous avons dénoncé l'affaire scandaleuse des deux rames de papier que la subdivision de l'agriculture d'Akbou vous exige avant de vous remettre, en contrepartie, vos décisions d'aide au logement rural. Nous ferons tout pour que vous soyez remboursés », les informera Ighessanen Madjid, responsable de la section locale de l'Unpa, pour les réconforter un tant soit peu. Mais le mécontentement des présents est tel que l'ordre du jour fut momentanément évacué. « Les tranches financières d'aide à la construction de logements ruraux devraient être versées avant les travaux et non après », fera remarquer un habitant du village Azouna. « Cette aide est destinée à ceux qui n'ont pas avec quoi lancer ces travaux et non aux familles aisées », ajoutera-t-il. « Nous ne pouvons même pas travailler nos lopins de terre à cause des pistes agricoles impraticables », renchérit un autre fellah. Avant de lever la séance, les animateurs leur ont affirmé que l'Etat a réservé des fonds conséquents pour leur venir justement en aide dans le cadre du PPDRI pour peu qu'ils y souscrivent de manière organisée et concertée.