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Sétif : Pénurie des anticoagulants
Publié dans El Watan le 25 - 10 - 2021

Une pénurie des anticoagulants (les héparines sodiques et héparines moléculaires (Fraxiparine, Lovenox et Varenox) se fait sentir depuis quelque temps à Sétif et dans d'autres wilayas de la région. La situation inquiète ou plus haut point, les cliniques d'hémodialyse pour lesquelles, la dialyse est impossible sans cet important médicament.
L'apparition de la crise sanitaire n'arrange pas les choses, car elle accentue la demande sur le produit utilisé dans le traitement de la Covid- 19. «Le manque de coagulants distribués au compte-gouttes nous inquiète. Nos petits stocks ne dépassent guère la consommation de quelques jours. Il est impossible d'effectuer une séance de dialyse sans un tel ingrédient. Générée par la rupture des approvisionnements des héparines importées et l'insuffisance de la production nationale, ne répondant pas encore aux besoins des cliniques, la pénurie risque de compliquer la situation des dialysés, dont la prise en charge dépend essentiellement de l'anticoagulant. Une véritable épée de Damoclès pèse sur aussi bien les soignants que les patients», soulignent des patrons de cliniques d'hémodialyse de Sétif et des wilayas environnantes. En plus de la pénurie, nos interlocuteurs remettent sur la table la question du prix. «Les prix des différents anticoagulants enregistrés en Algérie depuis les années 1990 restent élevés surtout avec la préconisation de leur utilisation dans le traitement de la Covid-19.
Les prix accordés par la CNAS en remboursement sont très élevés par rapport aux prix pratiqués dans le cadre des appels d'offres au niveau de la PCH d'environ 60%. Les prix affichés par les laboratoires à la PCH sur appel d'offres sont nettement moins chers que le tarif de référence, les prix pratiqués par la PCH sont d'environ 300 DA la boîte, ce qui est bien en dessous du PPA et du tarif de référence.
La problématique est qu'il est difficile de gérer une telle différence pour un produit stratégique entre le PPA et les prix pratiqués par appel d'offres», diront les professionnels. «L'agence du médicament devrait entamer une révision de la tarification à l'enregistrement pour l'ensemble des anticoagulants vendus en Algérie y compris la production nationale, afin de revenir à une situation normale ou bien interdire le dumping pratiqué par les grands laboratoires dans le cadre des appels d'offres au détriment de la production nationale. Comme pratiqué dans beaucoup de pays, il y a aussi la possibilité de revoir les tarifs de référence par spécialité, c'est-à-dire qu'une molécule peut avoir plusieurs niveaux de remboursement selon la spécialité. Ou tout simplement revenir au système d'avant précité et ainsi éviter le décaissement colossal de la CNAS et des cliniques d'hémodialyse actuellement en état d'agonie au profit des laboratoires nationaux ou étrangers, car elles sont obligées de payer l'ampoule à 410 DA, soit presque trois fois le prix de la PCH considéré par la CNAS comme tarif de référence de remboursement d'une séance de dialyse», précisent les patrons des cliniques d'hémodialyse, ne sachant plus à quel saint se vouer.
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