Comment fonctionne le pays ? Il y a la masse, en bas, les autorités en haut, Dieu le plus haut et entre ces catégories une foule d'oligarques, hommes d'affaires, commerçants, classes moyennes et demi-pauvres, agriculteurs et demi-riches. Comment gérer ces groupes et les interactions entre eux ? Justement, on s'approche des deux ans de gouvernance de la Nouvelle Algérie et si l'on regarde ce qui se passe ailleurs, pour 2021 la croissance est estimée à 6% pour les pays avancés, 6,3% pour les pays émergents avec une moyenne mondiale de 4,5%, 8% pour la Chine et la Russie, 9% pour l'Inde, 5% pour le Nigeria, 13% pour Malte, 4,5% pour la Turquie, 5% pour le Bangladesh, 3,5% pour Ghaza et un maigre 3% pour l'Algérie malgré la hausse des prix du pétrole. Finalement, la seule prouesse du nouveau régime est la baisse des importations par décision bureaucratique, et pour le reste, oukazes, menaces, prison, interdiction, règlementation par centralisation et monopoles, les outils d'une autocratie centralisée qui stérilise tout le monde, mais ne crée pas de richesses. Un seul exemple, la pomme de terre, indice par défaut de bonne gouvernance où sont accusés les spéculateurs, la main de l'étranger et les harkis mais où personne n'a été chercher à comprendre à la base le prix des semences ou des engrais. Pour ces derniers, Asmidal est une entreprise publique et la seule à proposer des engrais, avec une seule usine à Annaba et toutes les dérives d'une situation de monopole, passe-droits, sous-mains, délits d'initiés et recours aux importateurs pour ceux qui ne connaissent personne, aujourd'hui où la nouvelle campagne de semence démarre, il n'y a pas ou peu d'engrais, du moins officiellement. Pourquoi ni le ministre de l'Agriculture, celui de l'Industrie ou celui du Commerce ne parle du problème des engrais ? Parce que les ministres, c'est l'Etat, Asmidal, c'est l'Etat, et l'Etat a toujours raison. C'est la pomme de terre, toujours à 120 dinars, qui a tort. Advertisements