La vente-dédicace du livre de Daho Djerbal, historien, maître de conférences en histoire contemporaine au Département d'Histoire, Université d'Alger 2, directeur de la revue de référence et de qualité d'études et de critique sociale, à la librairie du Tiers-Monde, qui a eu lieu à la place Emir Abdelkader, à Alger, a été plutôt une rencontre interactive, agréable, conviviale avec le public. Daho Djerbal, encore une fois, cet historien, abat un travail formidable en matière de mémoire et d'histoire de l'Algérie, sa résistance, sa Révolution anticoloniale française de novembre 1954, en publiant un ouvrage volumineux (400 pages), dense, fouillé, de longue haleine, ayant nécessité six ans de travail. Depuis une décennie, il s'est orienté vers le recueil et la collecte de précieux témoignages d'acteurs de la lutte de libération nationale en Algérie. Daho Djerbal accueille ses fidèles et éventuels lecteurs avec le sourire, apposant sa signature. Il réagit sur le nom, personnalise l'échange, se réfère à tel moudjahid et telle wilaya révolutionnaire. Il conseillera un étudiant sur la démarche à adopter dans son cursus universitaire ; avec un ami, il se rappellera des souvenirs, à Oran, un autre le surprendra agréablement en venant spécialement de Chlef. Parmi ses lecteurs, il y en avait qui venait de Constantine et de Annaba. Même Abdelatif Benachenhou, l'économiste et ancien ministre des Finances, entre décembre 1999 et mai 2001, a envoyé une personne, une dame, pour se faire dédicacer le livre de Daho Djerbal. « Des hommes comme Lakhdar BentobaL, il n'en existe plus. » « Ce fut un travail méthodique... Des hommes comme Lakhdar Bentobal, comme lui, il n'en existe plus. Il était l'un des trois. Le seul survivant. Boussouf avait disparu, Krim Belkacem, fut assassiné. C'était une clé de voûte... Il s'agit de sauver une mémoire. Cette indépendance, cette révolution n'étaient pas un hasard. Ce n'est pas un miracle. Si nous sommes, aujourd'hui, assis, en paix, à la librairie du Tiers-Monde, ce n'est pas un hasard, ce n'est pas venue comme cela. Des hommes et des femmes avaient pris les armes pour recouvrer la liberté, libérer ce pays... La révolution de novembre 1954 est un événement exceptionnel du XXe siècle... Cela a pris six ans de travail et de recherche... Il fallait recouper les témoignages... La version en arabe de Lakhdar Bentobal : Mémoires de l'intérieur, je suppose, est en préparation... », nous confiera Daho Djerbal. Qui sont ces femmes, ces hommes, ces héros ? Le pitch de Chihab Editions, à travers La quatrième de couverture de Lakhdar Bentobal : Mémoires de l'intérieur, présente cet ouvrage : «Dès la fin des années 1970, après plus d'une décennie de recherche sur les formes de la domination coloniale, il nous avait été donné, en tant que jeune historien, de réfléchir sur la pertinence et les limites des démarches d'appréhension de la société algérienne dans le temps présent, la moyenne et la longue durée. Les disciplines et les catégories sociales de la sociologie et de l'historiographie classiques que nous avions apprises sur les bancs de l'université ne nous permettaient plus d'éclairer les crises profondes que notre société traversait dans tous les domaines, avec leur lot d'errements et d'affrontements incessants contre l'ennemi extérieur et contre l'adversaire présumé de l'intérieur. Notre projet pour rendre compte d'un processus mis en œuvre en pleine lutte de libération nationale, et qui continuait de produire ses effets plus d'une décennie après l'indépendance, a été d'apporter, par nos travaux, un éclairage particulier à partir de sources orales puisées auprès de ceux-là mêmes qui ont eu à affronter le problème sur le terrain des faits. D'abord, qui sont ces hommes ? D'où viennent-ils ? Comment sont-ils arrivés au politique ? Quelle était leur conception du pouvoir, de l'Etat, des hommes et de leur gouvernement ? « Le rendre au peuple algérien auquel il était initialement destiné… ». «Cette conception a-t-elle évolué avec le temps et quelles en ont été les déterminations ? Il y avait donc lieu de s'interroger sur les origines de ces hommes qui ont pris la décision, sur leur formation et leur appartenance politique, le poids relatif des groupes et de ceux qui les représentent dans les partis et dans les institutions qu'ils ont mis en place. La rencontre avec si Abdallah Bentobbal et l'entretien qu'il nous a accordé, à Mahfoud Bennoun et moi-même, a duré près de cinq années, de 1980 à 1985. Il devait être publié dès 1985. Le projet de publication est malheureusement resté sans suite. Quarante années plus tard, il nous a semblé d'une extrême importance de le rendre au peuple algérien auquel il était initialement destiné… » Un ouvrage à lire absolument. K. Smail
Daho Djerbal/ « Lakhdar Bentobal : Mémoires de l'intérieur » Chihab Editions Octobre 2021 400 pages Prix 1200 DA Disponibles dans toutes les librairies http://www.chihab.com/ https://fr-fr.facebook.com/chihabeditions/ Advertisements