Economie de la connaissance et développement agricole et rural est le fruit d'une rencontre, inédite, entre un universitaire, Abdelkader Djeflat, et un haut fonctionnaire au long cours dans le secteur de l'agriculture, Rachid Benaïssa. Conscients des mutations multiformes qui s'opèrent à grande vitesse dans toutes les branches de l'économie, les deux auteurs ont joint leur savoir scientifique et leur expérience professionnelle pour produire cet ouvrage didactique, qui pourrait avantageusement inspirer les opérateurs d'un secteur agricole en développement. Rachid Benaïssa est docteur en sciences vétérinaires de l'université de Budapest (1975). Longtemps fonctionnaire au ministère de l'Agriculture, il en a été le ministre délégué, avant d'y occuper le poste de ministre de 2008 à 2013. Abdelkader Djeflat est professeur émérite d'économie, titulaire d'un doctorat d'économie obtenu en Grande-Bretagne en 1982. Professeur à l'université de Lille, il est membre fondateur de plusieurs réseaux de laboratoires (Clersé, Maghtec, EFC, Globelics) dédiés à l'économie de la croissance, l'innovation et l'intelligence économique. Economie de la connaissance et développement agricole et rural est un essai préfacé par Belgacem Haba. Ce qui lui confère d'avantage du crédit. Belgacem Haba est docteur en micro-électronique de l'université de Stanford( USA), détenant plus de 500 brevets américains délivrés et plus de 1600 brevets et demandes de brevet dans le monde. Il figure parmi les 100 inventeurs les plus prolifiques au monde. Il a travaillé dans les services de R et D des groupes, tels que Google, IBN, NEC... En 2017, il a ouvert l'Institut Haba en Algérie pour aider les jeunes entrepreneurs. Un cas inédit et d'école dans la région africaine et celle du monde arabe D'emblée, Dr Belgacem Haba cautionne avec emphase l'essai de Rachid Benaïssa et Abdelkader Djeflat : «Cet ouvrage tente de retracer en examinant en profondeur cette belle aventure de l'application de l'économie de la connaissance, notamment à travers la Politique de renouveau agricole et rural (PRAR) ainsi que les Projets de développement rural intégrés (PPDRI), qui incluent à la fois l'agriculture et le développement rural et où les innovations sont multiples et diverses. Un cas plutôt rare dans le monde et inédit dans la région africaine et celle du monde arabe. Riches de leurs expériences, les deux auteurs, le docteur Rachid Benaïssa et le Professeur Abdelkader Djeflat, ont, chacun à sa manière, tenté de briser le statu quo, de bousculer les habitudes et les croyances nourries à la rente et de faire bouger les lignes...» Rachid Benaïssa, docteur en sciences vétérinaires de l'université de Budapest (1975), ancien ministre délégué et ministre de l'Agriculture de 2008 à 2013, en consignant et cosignant l'essai Economie de la connaissance et développement agricole et rural répond à cette question vitale et surtout actuelle : «Après l'étude et analyse du passé lointain et récent, comment, dans l'action, mettre en synergie positive les piliers de l'Economie fondée sur la connaissance pour construire et appliquer une politique agricole et rurale de développement à dimensions économiques, sociales, écologiques et territoriales ?» Une réponse pointue : «Sept principes ont guidé le long processus (16 ans) de construction de la Politiques de Renouveau Agricole et Rural (PRAR) : 1-Il n'y a pas de territoires sans avenir. Il n'y a que des territoires sans projets. 2-Le respect à toutes les échelles d'intervention du concept de développement durable à travers la recherche de la rentabilité économique, de l'acceptabilité sociale, de la protection de l'environnement... 3-La prise en charge des spécificités territoriales 4-La promotion et la construction d'une politique d'accompagnement des populations et non plus d'assistanat 5-La promotion des conditions d'appropriation et de mise en œuvre des orientations techniques (glocalisation, industrialisation des territoires et de la «Révolution doublement verte») 6-Le remplacement du Programme global centralisé par une approche globale orientant, libérant et complémentant les initiatives locales en évitant la juxtaposition d'actions et l'absence de connexions 7-Le partage du «penser mondial», régionaliser l'approche et localiser l'action. «L'Algérie est éternelle...Comme la connaissance...» Par ailleurs, Dr Rachid Benaïssa préconise et propose dans Economie de la connaissance et Développement agricole et rural dix outils innovants de la politique de renouveau agricole et rural en guise de clés. Le programme de renforcement des capacités humaines et de l'assistance technique ( PRCHAT), le mouvement associatif accompagnant la stratégie (MAA Stratégie), plateforme numérique système national d'aide à la décision pour le développement rural (SNADDR), les projets de proximité de développement rural intégré (PPDR), le système d'information (plateforme numérique), l'entreprise algérienne de génie rural (EAGR) qui évoluera en groupe de génie rural (GGR), l'approche «filière», le système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), les contrats de performances et les clubs de performants (CP), l'Office national des terres agricoles, outil central pour la sécurisation des agriculteurs. A titre indicatif, trois résultats, trois chiffres portant sur l'expérience du renouveau agricole et rural menée sur une période de cinq ans, construits sur la base de l'économie de la connaissance : 13,38% de taux de croissance, moyenne annuelle, sur une période de cinq années et une valeur de la production agricole jamais égalée auparavant, 8 millions d'hectares traités contre la désertification, l'érosion et la dégradation, 5 millions de personnes touchées directement et indirectement(ménages) par les opérations de renouveau rural (PPDRI, PPLCD). «Il ne s'agit pas d'une opération clé en main, il faut le vouloir et le construire par soi-même. Il faut aussi décoloniser les approches et attention à une recolonisation des esprits sous d'autres formes. Et pour éviter cela, il faut développer et renforcer les capacités des élites ou tout simplement des avertis pour pouvoir capter et intégrer les connaissances et les savoirs du monde... Le principe «penser mondial», régionaliser l'approche, agir localement et plus que jamais le maître mot au côté de l'urgence de recentrer nos approches au risque de rater encore une fois les reconversions... «L'Algérie est éternelle... Comme la connaissance...», étayera Rachid Benaïssa. « Il faut un système d'innovation avec une vision globale et intégrée...» Le professeur Abdelkader Djelfat, œuvrant pour l'innovation, la compétence et l'expertise, précisera à propos de l'économie de la connaissance : «Ce fut une rencontre totalement inédite. D'ailleurs, elle est rare. On s'est rencontré à un moment où il y avait un mur d'acier entre l'université et le monde économique. Chacun avait sa logique. C'est d'autant plus extraordinaire qu'à l'époque on ne se parlait pas du tout. Il y avait un clivage. On disait que nous que nous, académiciens, étions enfermés dans notre tour d'ivoire et nous disions que eux les hommes de terrain qui ne comprennent rien à la théorie.» C'est d'autant plus exceptionnel qu'on s'est rencontrés à un moment où on ne se parlait pas du tout... Notre illustre ami Belgacem Haba dans sa préface le rappelle et le dit si bien : «Comprendre l'économie de la connaissance, c'est déjà un grand pas. Et la comprendre et l'appliquer, c'est une 'folie'.» C'est parti tout simplement d'un constat : «Ce régime de production basé sur la rente et l'importation que nous avons suivi, ne nous mène à rien. Pourquoi ? Parce qu'il y a un élément qu'on n'a pas pris en considération. C'est l'homme. Il faudrait qu'on s'occupe de la connaissance de l'autre, l'homme. La connaissance vivante. Ce n'est pas qu'un jour, je lève, je décrète que je vais m'occuper d'économie de la connaissance. C'est le résultat d'une trajectoire comme pour M. Benaïssa. Il a eu sa propre trajectoire. Dès les années 1970, je me suis intéressé aux questions de transferts technologiques. J'étais à Oran, j'allais à Arzew où il y avait des complexes très chers mais en panne, qui ne fonctionnaient pas. Donc, on est interpellé. Alors qu'on avait gaspillé un argent fou. Il y a un complexe de méthanol, le fameux La Camel ayant fonctionné seulement six mois et arrêt définitif. Il avait fermé. Alors que La Camel a engrangé des millions de dollars. En tant que jeune économiste, je trouvais cela inadmissible. J'étais interpellé. Il y avait aussi le complexe de Sidi Bel Abbès qui ne fonctionnait qu'à 23%. Ainsi que celui de Annaba. Comment gaspille-ton tant d'argent et en nous refilant des équipements qui ne marchent pas.» «Le pétrole se tarit, la connaissance se renouvelle... » «Donc, forcément, il existe un problème, un dysfonctionnement. C'est qu'on a pas réussi à transférer la technologie. C'est pour cela que ce transfert de technologie est devenu un concept pour moi, et pratiquement un leitmotiv pour moi. Pourquoi ce transfert de technologie industrielle ne s'effectue pas chez nous. Pourquoi est-il opérationnel en Malaisie, au Japon, en Chine.. ? Ce qui m'a emmené à écrire un livre sur le transfert de technologie industrielle et d'industrialisation en Algérie paru aux éditions de l'OPU avec la regretté Mme Oufriha. Cela portait sur la formation, l'analyse de contrats... Et j'ai découvert, avec le temps, une chose nous manquait : on ne savait pas innover. Pour que cette technologie fonctionne, il fallait qu'on l'adapte selon nos besoins, notre climat... Il fallait le changer, l'améliorer, l'optimiser... Il faut un système d'innovation, la formation, les TIC... Avec une vision globale et intégrée...Le pétrole se tarit, la connaissance se renouvelle...»Un ouvrage de référence à lire absolument. K. Smaïl
Rachid Benaïssa et Abdelkader Djeflat Economie de la connaissance et le développement agricole et rural Casbah Editions 2021 259 pages Prix : 950 DA Disponibles dans toutes les librairies (Librairie du Tiers-Monde) Advertisements