Le dernier Conseil des ministres présidé par Abdelmadjid Tebboune a eu pour débat plusieurs points, dont le secteur de l'automobile, avec les alinéas qui le composent. Si de nombreuses rumeurs et bruits de couloir laissent à penser que les agréments doivent être délivrés durant cette semaine, ce dernier conseil des ministres vient changer totalement la donne. Ainsi, il a été décidé de refaire le cahier des charges, sans préciser lequel, car au niveau du ministère de l'Industrie, deux cahiers des charges sont disponibles, à savoir le cahier relatif à l'importation de véhicules neufs et le cahier relatif à la fabrication de véhicules. Lors d'une rencontre gouvernementale, le président avait clairement décrié le secteur de la fabrication qui se limitait strictement à l'assemblage et au gonflage des pneumatiques. Selon plusieurs opérateurs que nous avons contactés, la nouvelle est amère et difficile à avaler, «le président de la République a exigé de refaire le cahier des charges sans préciser lequel et il demande au ministre de l'lndustrie de délivrer rapidement les agréments. Allons-nous avoir nos agréments et observer, ensuite, une modification du cahier des charges, ou bien allons-nous encore attendre plusieurs mois pour la confection d'un nouveau document régissant les modalités de notre activité et déposer de nouvelles demandes pour obtenir nos agréments et reprendre notre activité ? Nous sommes perdus», déplore un opérateur activant dans le véhicule particulier et utilitaire. Ce dossier, qui tient en haleine des millions d'Algériens, continue de défrayer la chronique en raison des nombreux couacs qui en résultent, à savoir le manque de pièces de rechange d'origine, les milliers d'emplois qui se perdent à un rythme quasi journalier. M. Abderrahmane Achaibou, président du groupe Elsecom Motors, souligne l'importance de relancer le secteur le plus vite possible et, par la suite, apporter les modifications qui doivent être faites. «Il est primordial de relancer l'activité, car le parc automobile algérien est en proie à la dégradation. Il faut aussi comprendre que l'activité automobile est créatrice de milliers d'emplois. Si des agréments sont délivrés, des emplois seront créés, le parc se rafraîchira et, par ailleurs, les équipementiers pour relancer leurs usines, plus particulièrement ceux qui activent dans la fabrication et l'aménagement de camions arrivant avec des châssis nus». Mourad Saadi, journaliste spécialisé et directeur du site automobile Carvision, explique lui aussi que les prérogatives du président de la République sont ambiguës, surtout lorsqu'il s'agit de modification du cahier des charges : «Faut-il modifier le cahier des charges 20-227 ou le 21-175 ? les agréments vont-ils être délivrés ?». Toutes ces questions sont posées par les opérateurs en espérant que la situation se règle le plus tôt possible. Advertisements