Les Emirats arabes unis sont en train d'étonner de plus en plus le monde. Existant depuis 50 ans à peine, ils multiplient performance sur performance. Après avoir envoyé dans l'espace un satellite entièrement conçu chez eux, ils viennent d'inaugurer l'exposition universelle, la première du genre dans le monde arabe. Faisant preuve d'un pragmatisme et d'un réalisme rares dans cette même sphère arabe, ils viennent de faire un autre saut dans la modernité et pour leur intégration dans le monde développé. En effet, ils ont décidé d'abandonner le week-end du vendredi-samedi, qui est désormais remplacé par le samedi-dimanche. Une décision logique qui permet à cet étonnant «petit» pays d'être performant et d'être dans la course avec les décideurs de ce monde. Les EAU sont devenus dans un laps de temps très court, une puissance influente et écoutée dans le Moyen-Orient. On raconte que dans la région proche-orientale, les dirigeants arabes ne prennent pas de décisions sans en référer d'abord au très discret prince héritier Mohamed Ben Zayed, qui détient la réalité du pouvoir à la place du président émirati très malade. Producteur de pétrole et de gaz, ce pays, grâce au défunt président Mohamed Zayed Ben Nahyane, a su exploiter judicieusement ces richesses grâce auxquelles il a développé une industrie pétrochimique unique en son genre dans le monde arabe. Pour l'histoire, c'est grâce à l'Algérie que ce pays a enregistré la réussite qu'on lui connaît aujourd'hui et à la demande du président Zayed Ben Nahyane, Boumediène avait dépêché en 1976 une équipe de Sonatrach dirigée par l'un de ses vice-présidents, Hamra Krouha, pour mettre sur pied une société pétrolière. Ce sera la Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc). Le succès est foudroyant. Le président Sayed Ben Nahyane en sera éternellement reconnaissant à notre pays. Et il ne tardera pas à le prouver concrètement. En 1991, les caisses de l'Algérie sont vides. Chadli dépêche Sid Ahmed Ghozali, alors ministre des Affaires étrangères, dans le monde arabe avec pour mission de récolter des prêts. A Dubaï, il est reçu par le Président. Après l'entrée en matière d'usage, cheikh Zayed appelle un de ses assistants et lui murmure à l'oreille. Quelques minutes après, ce dernier revient avec un chèque de 280 millions de dollars. «Comment faire pour le remboursement ?» demande Sid Ahmed Ghozali. «Aucun remboursement», répond le cheikh. «Ceci est un cadeau personnel.» Durant le même voyage, les EAU ont décidé de déposer dans les banques algériennes 750 millions de dollars, sans intérêts et sans conditionnalités politiques. «Dans les moments les plus difficiles, nous n'avons trouvé que les Emirats arabes unis», raconte un membre de la délégation algérienne. Les 750 millions ne seront remboursés qu'après l'arrivée au pouvoir de Bouteflika. Ces faits n'ont jamais été rendus publics. C'est dire la grandeur d'âme de cet émirat. De toute évidence, les EAU ont prouvé que c'est un pays sûr de lui-même qui ne cultive aucun complexe et qui sait où mettre les pieds. Les autres pays arabes n'osent pas toucher au «vendredi-samedi», comme week-end. Soit ils ont peur des islamistes, soit ils baignent eux-mêmes dans cette idéologie rétrograde. A l'époque de Zeroual, l'Algérie avait eu le projet de passer au «vendredi-samedi». On ne sait pas pourquoi cela n'a pas été fait. Pourtant, Zeroual n'était pas un homme à faire des concessions aux islamistes. Bouteflika, lui, a préféré prendre le «bâton par le milieu». Le week-end était le «jeudi-vendredi». Avec lui, c'était devenu «vendredi-samedi». On le comprend. Il ne pouvait pas froisser les islamistes et les baâthistes, qui étaient ses alliés stratégiques. Aujourd'hui, le résultat est là : malheur à une Algérienne qui sera vue sans foulard islamique à la télévision. Apparemment, la société algérienne est la seule à s'enfoncer dans la régression et dans l'intolérance. Advertisements