Le 14e forum annuel sur le journalisme d'investigation, organisé par Reporters arabes pour le journalisme d'investigation (ARIJ), s'est tenu à l'hôtel Sheraton d'Amman du 3 au 5 décembre, sous le thème principal «Journalisme et responsabilité dans un monde perturbé». Une importante plateforme régionale et internationale de réseautage et de formation, ainsi qu'un centre d'échange d'expériences et de compétences entre les professionnels des médias arabes et internationaux auxquels plus de 100 conférenciers et 3700 journalistes et professionnels des médias se sont inscrits pour assister au lancement de ce forum annuel. Un événement sous le patronage des ambassadeurs de la Suède et des Pays- Bas à Amman, dont de nouveaux projets pour 2022, notamment «l'extension du soutien d'ARIJ au reportage d'investigation dans le monde arabe», le nouveau réseau Arab Fact Checkers, un projet de protection amélioré et plus ciblé pour les journalistes d'investigation hommes et femmes, le 3e Diplôme en journalisme de données, bourses ARIJ pour 2022 et deuxième phase du projet «I Will Not Be Silent». L'agenda de cette année a concerné 25 sessions spécialisées «couvrant les derniers outils de protection numérique, les moyens de lutter contre la désinformation, les impacts des enquêtes sur les Etats et la société, les techniques de narration audio, les reportages sur le changement climatique, les meilleures pratiques du journalisme éthique, les questions de protection du travail, l'expansion du réseau de soutien juridique pour les enquêteurs journalistes, méthodologies de vérification des faits, le rôle des lanceurs d'alerte, l'impact de l'intelligence artificielle, l'avenir du journalisme arabe indépendant, la collaboration et l'innovation dans les enquêtes transfrontalières…» En clôture, les organisateurs ont annoncé les lauréats des Prix ARIJ pour le journalisme d'investigation arabe, qui ont vu 250 articles de reportages d'investigation arabes de toute la région. Et c'est à l'ambassadeur de Norvège à Amman qu'est revenu l'honneur de remettre le Prix d'or à la meilleure enquête arabe de 2022. Dans une déclaration, le directeur général de l'ARIJ, Rawan Al Damen, a souligné : «La nôtre est une profession de trouble, mais nous croyons à son importance et à son rôle pour donner aux sociétés et aux personnes les moyens d'obtenir leurs droits grâce à la création d'une sphère de responsabilité qui promeut les pratiques et les libertés démocratiques, malgré tous les obstacles et adversités (…) Il est regrettable que la pandémie ait été utilisée comme excuse dans de nombreux pays arabes et dans le monde pour restreindre la liberté de la presse, en étouffant la liberté d'expression, en brisant la plume des journalistes et en restreignant l'accès à l'information.» Et d'ajouter : «Ce à quoi nous assistons aujourd'hui est un black-out médiatique partiel dans certains pays, et complet dans d'autres, de sorte que nos journalistes sont obligés de publier et de diffuser sous des pseudonymes pour éviter les pressions politiques, sociales et sécuritaires.»
Amman (Jordanie) De notre envoyé spécial Chahredine Berriah Advertisements