Le nouveau plan de circulation dans la capitale sera opérationnel au plus tard dans une semaine. Avant cette date, le wali d'Alger, Mohamed Kébir Addou, devra signer l'arrêté portant exécution de ce dispositif qui a nécessité dix jours de travail. Un groupe de travail, chapeauté par le directeur des transports, réunissant l'ensemble des institutions concernées, à savoir la wilaya, la Sûreté nationale, la gendarmerie, l'entreprise portuaire et des EPIC sectoriels, vient de remettre son rapport au wali. Il en ressort une batterie de mesures parmi lesquelles une réglementation stricte en ce qui concerne le mouvement des véhicules de gros tonnage dans le centre-ville. S'ils ne sont pas totalement interdits d'accès dans ce qui est désormais appelé « Zone bleue », c'est-à-dire la zone intra-muros d'Alger, les poids lourds, « facteur essentiel d'obstruction », sont astreints à agir en nocturne. « Le groupe de travail a relevé que pour plus d'efficacité, aussi bien pour l'intérêt de l'activité commerciale que pour celui de la collectivité, les poids lourds doivent travailler dans une planche horaire allant de 20h à 6h », a annoncé le directeur des transports, M. Bendjoudi, au cours d'un point de presse animé, hier, au siège de la wilaya d'Alger. Cette décision a reçu l'aval des organisations professionnelles et patronales. Celles-ci ont été également « consultées » pour ce qui est des nouvelles dispositions relatives à l'accueil des poids lourds dans l'enceinte portuaire. Considéré également comme « point noir » au vu da sa proximité du centre-ville, le port d'Alger verra ainsi ses portes ouvertes H24. « Nous avons jugé bon d'accorder une marge de manœuvre et une souplesse aux opérateurs sachant que bon nombre de routiers désirent enlever leurs marchandises lorsque la voie est fluide, autrement dit la nuit », explique le directeur des transports. Et d'ajouter : « Le plan n'est nullement un facteur de blocage de quelque nature que ce soit. Au contraire, il est là pour atténuer la densité de la circulation et, partant, l'émergence d'une activité économique mobile et efficace. » Acteur important dans la mise en œuvre du nouveau plan, l'Entreprise publique de gestion et de régulation du transport urbain (EGCTU) devra mettre du sien en installant pas moins de 200 plaques directionnelles, notamment au niveau des carrefours. Son directeur général, M. Lakrout, n'omettra pas de rappeler que dans ce domaine, Alger en est cruellement déficitaire. « Nous allons doter, très prochainement, une centaine de carrefours en feux tricolores ainsi que l'installation de 600 abribus, sans compter la sécurisation des écoles par des barrières de protection », assure-t-il, ajoutant qu'en matière de régulation du stationnement dans la capitale, le nouveau plan prévoit moult mesures. « Les parkings actuels, qui ont une capacité de 5000 places, seront enrichis de deux nouvelles infrastructures à proximité de Didouche Mourad, l'une de 288 places et l'autre de 450 places », a-t-il encore annoncé. Autre nouveauté, la création d'un Centre de régulation de la circulation (CRC). Placé sous l'autorité de l'EGCTU, le CRC a pour mission la surveillance (parfois à l'aide d'un système de caméras) des « points d'obstruction » et l'équipement des carrefours en feux tricolores. « Nous travaillerons en étroite collaboration avec la police, la Protection civile et la direction des travaux publics, le but étant de décongestionner au plus plus vite les points noirs qui pourraient survenir », explique M. Lakrout. Le point de presse a été, par ailleurs, l'occasion d'interpeller le directeur des transports sur les récentes augmentations unilatérales du ticket de bus (privé). Bendjoudi dira, à ce sujet, qu'une commission siège actuellement au ministère des Transports afin de réglementer « définitivement » du moins ce volet, sinon la gestion de la profession dans sa globalité.