Il est temps de s'occuper sérieusement du marché dans toutes ses dimensions. » Cette « précision » est de Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, faite, hier, lors d'une conférence de presse organisée en marge de sa visite d'inspection qui l'a conduit, notamment à la Pêcherie d'Alger et aux abattoirs (Hussein Dey). Accompagné du wali, Mohamed Kébir Addou, le premier responsable du secteur du commerce a affirmé : « Il ne faut pas combattre le marché informel, mais il faut le prendre en charge. » Les commerçants exerçant dans l'informel « y gagnent souvent leur vie », selon l'expression utilisée par le conférencier. « Nous allons nous en occuper, je vous le promets. Ceux qui n'ont pas de registre du commerce et qui brassent des milliards,... basta ! La récréation est terminée. L'Etat va sévir. » La capitale, selon lui, a un besoin accru en marchés de gros. « Nous déplorons la construction de cités sans aménagement de marchés de proximité. C'est ce qui fait le lit du commerce informel », a expliqué le ministre. Il a, par ailleurs, relevé la nécessité de construire d'autres structures commerciales. « La Pêcherie date de 1937, les abattoirs (Hussein Dey) datent de 1929. Actuellement, la capitale a plus de 2 millions d'habitants et aucune structure de ce genre n'a été réalisée », a-t-il déploré. En outre, M. Djaâboub est revenu, lors de la conférence, sur la campagne de sensibilisation et les cas d'intoxication alimentaire qui prolifèrent surtout en été, faute d'hygiène. Il a affirmé qu'il faut le concours des commerçants, des consommateurs et des associations pour réussir une telle action. De son côté, le wali d'Alger, Mohamed Kébir Addou, a interprété cette visite du ministre du Commerce comme « un soutien et un appui aux efforts déployés par la wilaya dans le programme portant réaménagement des marchés informels ». « Quand j'ai pris mes fonctions en septembre 2004, les services de la wilaya ont recensé 96 marchés illicites (le Cnes en avait recensé 700, ndlr). Aujourd'hui, il en reste 68 que nous allons prendre en charge d'une manière graduelle », a-t-il déclaré. Par ailleurs, El Hachemi Djaâboub, qui a précisé que son département « n'est pas le ministère de l'OMC », a affirmé que le 9e round des négociations de l'Algérie avec l'Organisation mondiale du commerce « pourrait avoir lieu en septembre prochain ». Le nouveau plan de circulation et de stationnement dans la capitale, en vigueur depuis le 1er juin dernier, ne cesse de susciter des déclarations, parfois contradictoires, de part et d'autre. Pour El Hachemi Djaâboub, « le nouveau plan est l'aboutissement d'un travail de scientifiques et d'experts. Il relève d'une décision gouvernementale ». De son côté, le wali a indiqué : « Tout le monde a participé à l'élaboration de ce plan y compris le port d'Alger. » Selon lui, le port fonctionne de nuit comme de jour. « Les seuls mécontents, ce sont les commerçants de Oued Semmar qui sont dans l'illégalité totale », a-t-il ajouté, visiblement excédé. Cependant, « le plan n'est pas une fin en soi. Il va être accompagné d'autres mesures. La lutte contre le commerce informel entre dans ce même registre. » Par ailleurs, M. Addou a annoncé une série de projets concernant l'aménagement de 100 carrefours dans la capitale (installation de feux tricolores) et de parkings, sans donner toutefois de délai pour leur lancement.