Les maladies et les risques professionnels ont été longuement abordés, hier, dans le cadre des journées Hygiène, Sécurité et Environnement (HSE), organisées depuis mercredi dernier par le complexe GL 4 Z (ex-La Camel) d'Arzew. Ce qui ressort des interventions des Dr Araba, médecin du complexe et Benzerrouk, médecin du travail de l'activité Aval, c'est que les maladies professionnelles sont loin d'être alarmantes au niveau des différentes branches du Groupe Sonatrach, puisqu'elles se situent dans la même moyenne nationale, bien que la corporation des pétroliers et gaziers, du fait de son champ d'activité, soit exposée plus que les autres aux risques de maladies professionnelles. Prenant le cas du complexe la Camel, le Dr Araba a expliqué que l'hypertension artérielle (HTA) et le diabète sont les maladies les plus fréquentes chez les 335 travailleurs que compte le complexe. Sur cet effectif, on compte 17 hypertendus, 16 diabétiques et 10 personnes souffrant d'hernie discale. Ces malades, a indiqué le praticien de GL 4 Z, font l'objet d'un suivi aussi bien sur le plan professionnel -adaptation de leur poste de travail- que sur celui du régime diététique au niveau du restaurant du complexe... Le Dr Benzerrouk a établi, pour sa part, un état des lieux des risques professionnels au niveau du Groupe Sonatrach, et ce sur la base d'une enquête nationale effectuée en 2004 au niveau des 7 régions de la médecine du travail de Sonatrach pour identifier et « diagnostiquer » les risques auxquels sont exposés les travailleurs. Sur les 125 000 travailleurs que compte le groupe, toutes catégories confondues, 46 843 ont été interrogés dans le cadre de cette enquête réalisée dans les régions d'Alger, Hassi Messaoud, Hassi R'mel, Biskra, In Salah, Skikda et Arzew. Le Dr Benzerrouk a indiqué que l'enquête a porté sur les nuisances liées aux conditions de travail, procédés de production et cadences de travail (bruit, vibrations, tableaux lumineux, ambiances thermiques), à l'environnement chimique, aux poussières et aux risques de rayonnement. Les pathologies les plus fréquentes Les pathologies les plus fréquentes révélées par l'enquête sont la HTA (1 154 cas), le diabète non insulino-indépendant (1 040 cas), les ulcères gastriques (923 cas), la neuropsychiatrie (558 cas), l'asthme et les bronchites (338 cas) et les cardiopathies (332 cas), soit au total 4 556 malades parmi les effectifs que compte le groupe. Le débat qui a suivi ces deux interventions a permis de soulever des aspects liés au contrôle médical des travailleurs et au suivi des cas les plus chroniques. Un cadre de la Camel a soulevé la nécessité de concentrer les efforts des médecins sur les malades chroniques et les catégories d'âges les plus vulnérables (les plus de 45 ans), plutôt que d'imposer une visite médicale annuelle pour tous les travailleurs sans distinction d'âge. « Les médecins du travail se trouvent encombrés par ce grand nombre de travailleurs à contrôler, alors qu'il serait judicieux de s'occuper, en premier lieu, des malades identifiés et connus de tous », dira-t-il, tout en soulignant la nécessité de « cerner les 99 % de la population la plus vulnérable et la plus exposée. La question des moyens de contrôle de certaines maladies a été par ailleurs abordée, notamment au sujet du laboratoire de toxicologie qui permettrait d'analyser les risques chimiques chez certaines catégories de travailleurs. Ce genre d'établissements se compte sur les doigts d'une seule main - trois à l'échelle nationale : au service toxico du CHU Mustapha Bacha , au CHU de Bab El Oued et à l'entreprise Sider de Annaba -. La Sonatrach doit-elle disposer d'un tel laboratoire ? les avis étaient partagés. Ce genre de structure nécessite un important investissement en argent, en moyens et en spécialistes. « Encore faut-il que la nécessité de créer ce genre de laboratoire s'impose par le nombre de cas décelés, à analyser et à prendre en charge », souligne-t-on. Actuellement, Sonatrach, pour ce genre d'analyses « pointues », recourt à la sous-traitance. Les responsables de GL 4 Z et de toute l'activité Aval insistent sur l'importance de la politique HSE adoptée par le groupe. La mise en œuvre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, les engagements internationaux de l'Algérie et la prochaine adhésion de cette dernière à l'OMC imposent une nouvelle conception HSE qui assurerait une conciliation entre le développement économique et industriel avec le développement social et la protection de l'environnement. Des secteurs désormais intimement liés.