Hocine Achiou ne jouera pas à Sedan. L'international algérien, sur conseil de son manager, a refusé de subir le test auquel voulait le soumettre le club ardenais. L'épisode Sedan s'est achevé en queue de poisson pour le meneur de jeu usmiste. Les mauvaises sirènes qui gravitent autour des joueurs et du football algérien ont encore montré leurs immenses limites dans le domaine qu'elles veulent investir, mais pour lequel elle n'ont aucune compétence et encore moins d'entrée dans la jungle du football professionnel. A vrai dire, le joueur usmiste n'aurait jamais dû se rendre à Sedan dans les conditions qui ont entouré son déplacement dans les Ardennes. A priori, les conditions étaient obscures puisque le joueur a refusé, en fin de compte, de se produire sous les yeux de ses futurs employeurs dans un match amical de la réserve de l'équipe professionnelle de Sedan qui, rappelons-le, évolue en division deux française. Les responsables de Sedan ont manqué de respect à l'endroit de Hocine Achiou en lui imposant un test avec la réserve, le jour même où l'équipe fanion rencontrait le FC Lokeren (Belgique) en match amical. Pendant que les professionnels croisaient le fer avec leurs homologues belges, Hocine Achiou était convié à partager les plaisirs d'une partie avec des joueurs qui n'auront, probablement, jamais la joie de signer un contrat pro. L'escapade sedanaise va donner à réfléchir à Achiou et à tous les autres internationaux qui sont tentés par une carrière professionnelle sur le Vieux Continent. Celle-ci passe, préalablement, par un bon manager qui a du crédit avec ses interlocuteurs européens. Pas un gagne-petit qui miroite aux joueurs le paradis et qui en fin de compte ne peut les placer, avec honneur et dignité, dans un club pro. Hocine Achiou est loin d'être une exception. Bien au contraire, il confirme la règle que tout le monde connaît mais feint d'ignorer. Un ancien international portugais, Coluna, capitaine du Benfica de l'ère Eusebio, vainqueur de la Coupe d'Europe, dans les années 1960, a reçu une proposition de Lyon (France). Lorsqu'il est arrivé dans le Rhône, les dirigeants lyonnais, à l'instar de leurs homologues sedanais, lui ont proposé de faire un essai. Le Portugais, qui traînait derrière lui un palmarès prestigieux (plusieurs titres de champion, deux Coupes d'Europe des clubs, une participation à la Coupe du monde 1966, comme capitaine du Portugal, demi-finaliste de la World Cup en Angleterre...) a catégoriquement refusé d'enfiler le maillot lyonnais pour être supervisé. Aux Lyonnais, il a dit : « Vous avez besoin de me voir pour savoir si vous devez, ou pas, me recruter ? » Après une courte hésitation, ses interlocuteurs lui ont signé un contrat de deux ans. Hocine Achiou a adopté la même démarche que le Portugais. Sedan a fait le contraire de Lyon, c'est son droit. Morale de l'histoire, le produit local (algérien) n'emballe pas grand monde en Europe. Les joueurs feraient mieux de ne pas succomber aux premières sirènes venues attirées uniquement par l'appât du gain facile.