Stratégie de valorisation du patrimoine historique, quelle méthode d'approche ? » est le thème choisi par la direction de la culture de la wilaya de Tipaza pour ces deux journées d'étude, les 27 et 28 avril 2005, à Cherchell, pour célébrer le Mois du patrimoine. Les conférences de la première journée se sont articulées autour de la politique de sauvegarde du patrimoine en Algérie : « Les résultats de la recherche action PISA (Programme intégré des sites archéologiques) concernant le site de Tipaza » ; « La maison du patrimoine : un projet intégré pour la revalorisation des patrimoines » et « La carte des permanences, un instrument d'évaluation des transformations du bâti historique : cas du centre historique de Cherchell ». L'opportunité a été ainsi offerte aux archéologues pour dénoncer l'article 6 de la loi 98. Ils considèrent ce texte comme étant une volonté de réduire au silence les chercheurs. L'Algérie, contrairement aux autres pays du Maghreb, n'autorise plus ses archéologues à publier les recherches scientifiques dans ce domaine. « L'Algérie est à la traîne », déclare un autre intervenant. En matière de préservation des sites archéologiques, les textes de loi ne sont pas appliqués. L'Etat doit changer d'approche et de comportement, car sa responsabilités est entière. Qui gère ces sites ? Qui est véritablement responsable ? Pourquoi les archéologues sont marginalisés lorsqu'il s'agit de traiter les POS et les PDAU ? L'Etat a failli dans ce domaine, aujourd'hui il est temps de se ressaisir et d'assumer son origine. Le sujet relatif au classement et au déclassement des sites a été abordé. L'archéologue Abderrahmane Khelifa a révélé que le défunt président Boumediène, alerté sur la destruction du site de Matarès (Tipaza), s'est rendu sur les lieux pour arrêter les travaux engagés par Pouillon qui allait construire des chalets en coulant du béton sur les mosaïques de Matarès. Aujourd'hui, selon l'archéologue Bensedik, le problème réside dans le comportement des institutions de l'Etat. A Tipaza, les autorités locales avaient autorisé la construction d'immeubles sur des sites archéologiques, faisant fi de toutes les recommandations de l'Unesco. Les populations doivent s'impliquer, le patrimoine culturel n'est pas l'apanage de la direction de la culture. Le wali de Tipaza est intervenu lors de l'ouverture de cette rencontre pour informer l'assistance sur la démarche que l'Etat compte entreprendre pour protéger d'une manière intelligente les sites et monuments historiques et les actions à mettre en œuvre pour valoriser ces richesses, témoin du passage des civilisations dans notre pays. Une personne faisant partie d'une association pour la protection du patrimoine est intervenue pendant les débats pour dénoncer le ministère de la Culture qui continue à terroriser ces associations jalouses et soucieuses du patrimoine culturel algérien, tout en espérant qu'un jour le gouvernement algérien allouera plus de budget au secteur de la culture, car cet argent sert aux bureaucrates du secteur à effectuer des voyages sans intérêt pour le patrimoine. Le site de Timgad est en péril, d'où cet appel lancé depuis Cherchell pour tenir le festival annuel à l'extérieur, conformément à la loi 98/04.