La Gendarmerie nationale « aux compétences larges » a décidé de renforcer ses structures et d'élargir son champ d'intervention en procédant à la création de brigades pour la protection de l'environnement. Cette nouvelle structure spécialisée sera opérationnelle à partir de la deuxième quinzaine de mai prochain. C'est ce que nous avons appris auprès du lieutenant-colonel Abdel Malek Messaoudi, chargé de concevoir et de mettre en pratique cet important projet d'envergure nationale. « La Gendarmerie nationale va contribuer à la préservation de l'environnement dans le sens le plus large du terme. Elle apportera sa contribution aux organismes qui existent déjà et qui luttent, tant bien que mal contre ce fléau », affirme cet officier supérieur. Il sera donc question, selon lui, de lutter contre la dégradation continue des forêts, les atteintes à l'urbanisme et la lutte contre la pollution de l'air et de l'eau. « Les atteintes à l'environnement et la dégradation du cadre de vie du citoyen ont pris des proportions inquiétantes et constituent, de nos jours, une des grandes préoccupations des pouvoirs publics dont la volonté d' y remédier s'est traduite par la définition d'une stratégie nationale de l'environnement », précise notre interlocuteur. Missions Les cellules de la protection de l'environnement, selon le colonel Messaoudi auront à remplir trois principales tâches. Il s'agit, premièrement, de la prévention. Des campagnes de sensibilisation des citoyens sur les problématiques de l'environnement seront organisées dans ce sens auprès des écoles en travaillant étroitement avec les associations qui activent dans ce domaine précis. Deuxièmement, les cellules de cette brigade auront à constater les délits et établir des contraventions concernant les diverses atteintes à l'environnement. Dans ce sens, les gendarmes de cette nouvelle structure mèneront des actions de surveillance, de gestion, d'aménagement et de mise en valeur du patrimoine naturel. Troisièmement, elles auront à faire des prélèvements et des analyses des échantillons d'eau, du sol et de l'air afin de déterminer leur taux de pollution. Encadrement Dans un premier temps, selon toujours notre interlocuteur, ces cellules seront implantées dans les groupements de la Gendarmerie nationale des wilayas d'Alger, d'Oran, de Annaba et de Ouargla. D'autres wilayas du pays devront recevoir ces nouvelles structures d'une manière progressive. S'agissant de la wilaya d'Alger, le siège de la brigade de l'environnement sera installé à Beni Messous. « Chaque cellule est composée de trois gendarmes, tous titulaires du baccalauréat au minimum, dans les filières scientifiques ou techniques et ayant exercé, durant une année au moins, dans les unités territoriales ou spécialisées en police judiciaire. » Le personnel, selon le lieutenant-colonel, a déjà terminé sa formation. Un groupe constitué de 12 gendarmes a suivi, du 5 au 16 mars dernier une première formation théorique à l'école des officiers de la Gendarmerie nationale des Issers, dans la wilaya de Boumerdès. Ils ont été encadrés par des officiers de la direction des projets. La formation a porté, entre autres, sur les textes législatifs relatifs à la protection de l'environnement, sur des cours en chimie et sur des leçons de science de la vie et de la terre. Les mêmes gendarmes ont reçu une formation pratique sur l'utilisation des équipements, du 2 au 14 avril, à la société CCS santé et environnement, sise à Oran. Il ont été supervisés par les cadres de cette société spécialisée, des conférenciers de différentes universités et des cadres supérieurs. Il était question des techniques de prélèvement et d'analyse physicochimiques et bactériologiques des eaux potable et usées, du contrôle de la qualité de l'air et de l'utilisation des canevas. Logistique « Le matériel nécessaire à cette opération d'envergure sera en place cette semaine », assure le lieutenant-colonel. Les cellules de la brigade de l'environnement seront équipées, entre autres, de préleveurs et d'échantillonneurs d'eau, de détecteurs de la pollution atmosphérique et d'autres matériels pour la protection individuelle des agents de cette brigade. « L'essentiel du travail sera fait par nos propres cellules. Par ailleurs, des bureaux spécialisés dans les études de l'environnement seront sollicités dans des cas qui dépassent nos moyens et nos compétences en la matière », note le chef de ce projet qui ajoute que la gendarmerie nationale travaillera en collaboration avec tous les partenaires impliqués dans cet important dossier. A signaler en dernier lieu que les procès-verbaux (PV) qu'auront à dresser les agents de cette brigade seront transmis aux procureurs de la République, aux walis et aux ministères concernés.