Poursuivant son périple à travers le pays dans le cadre de la mise en place des structures de son parti, le secrétaire général de l'UDR Amara Benyounès était jeudi à Jijel où il a animé une rencontre avec les militants et les sympathisants de son parti à l'hôtel Louisa. Entouré d'Idris Mokrani, animateur local du parti et membre du bureau national, et de Yazid Labed, secrétaire de la fédération de Jijel fraîchement élu, le secrétaire général de l'UDR, se fondant sur « la défaite du terrorisme et l'échec des partis démocratiques », appellera à une nouvelle pratique de la politique basée sur la « pratique démocratique au sein même des partis ». Réfutant énergiquement le vocable « parti de Amara Benyounès », il précisera qu'en tant que secrétaire général il est « sur un siège éjectable tous les quatre mois » puisqu'il est élu par le conseil national qui se réunit tous les quatre mois. A ce propos, il dira que l'alternance dans la responsabilité des partis n'est paradoxalement existante que chez le FLN et le RND. Abordant le volet économique, M. Benyounès ne manquera pas d'appuyer la privatisation en citant « les réussites au complexe sidérurgique d'El Hadjar et l'ouverture de la téléphonie mobile à la concurrence ». Néanmoins, il se montrera insatisfait du rythme imprégné à la privatisation. « On n'a même pas encore vendu les Souks el fellah », dira-t-il, excédé. S'acharnant sur le phénomène du trabendo, il préviendra qu'il est « dangereux et que les trabendistes de Jijel sont parmi les plus dangereux ». Pour Amara Benyounès, la dangerosité politique du trabendo vient du fait que la majorité de l'argent provient du GIA et est recyclée dans le circuit économique informel. Il insistera pour que « ceux qui ont été poussés vers la porte ne reviennent pas par la fenêtre », tout en regrettant qu'il n'y ait pas de « vision claire au gouvernement pour combattre le trabendo ». Revenant sur la dernière présidentielle, il soutiendra qu'elle a été « la plus sale » depuis 1990, surtout avec les insultes dirigées contre le président de la République, auquel il réitérera son appui total dans la conduite du pays. Soutenant le dialogue archs-gouvernement, M. Benyounès préviendra qu'il ne faut pas réduire le problème de la Kabylie à la question des « indus élus » des APC, d'autant que le taux de participation aux législatives était beaucoup plus faible. L'orateur appellera à des « élections générales dans toute l'Algérie » pour dénouer définitivement cette crise. Enfin, concernant l'amnistie générale que l'UDR soutient « par principe », elle reste conditionnée par le précepte visant à ce que « la défaite militaire du terrorisme ne se transforme pas en victoire des terroristes ».