C'est à la fois en soutien le plus fidèle à Bouteflika, en unique opposant aux islamistes et en seule alternative démocratique en Algérie que s'est présenté le secrétaire général de l'UDR, Amara Benyounès, lors d'un meeting qu'il a animé jeudi dernier à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou en faveur du “oui” pour le projet de réconciliation nationale soumis à référendum le 29 septembre prochain. Pour Amara Benyounès, “il n'y a, parmi ceux qui font campagne pour la charte pour la paix et la réconciliation, que Ahmed Ouyahia qui reflète correctement le discours du président”. Il préconisera par ailleurs à l'assistance, composée essentiellement de quelques militants et sympathisants de ce parti non encore agréé, de militants du FLN et du RND, ainsi que de quelques curieux, de “n'écouter personne d'autres mis à part Bouteflika”. Pour lui, toutes les autres personnalités politiques qui font campagne pour la charte “sont en train d'expliquer la charte à leur manière et même de confectionner chacun à sa façon une autre charte pour défendre leur projet”. Le secrétaire général de l'UDR accuse, dans ce sens, tous ceux qui ont participé à la rencontre de Sant'Egidio et qui font actuellement campagne pour la charte. Sans les nommer, il s'attaquera à des ministres d'Etat et aux responsables de partis politiques qui ne cessent de déclarer que la charte sera suivie par une amnistie générale et que ce projet n'est qu'une suite du contrat de Rome. Il s'attaquera particulièrement, mais sans la citer, à Louisa Hanoune qui revendique une solution globale à la crise et la levée de l'état d'urgence sous prétexte que l'Algérie a retrouvé la paix, “alors qu'elle ne peut pas se séparer de ses gardes du corps”. Se considérant comme celui qui a compris le mieux, aux côtés d'Ouyahia, le projet de la charte, Amara Benyounès dira que “la charte ne permettra plus aux responsables politiques du FIS de faire de la politique et elle ne permettra jamais de transformer la défaite militaire des terroristes en une victoire politique de l'islamisme”. “Par ailleurs, la charte prend en charge ceux qui ont combattu les islamistes et permettra à la mémoire de retenir que le FIS est le seul responsable de la tragédie nationale”, expliquera le patron de l'UDR pour qui d'ailleurs “la charte consacre plutôt la victoire des démocrates républicains, car elle constitue une solution contre le FIS et non pas en sa faveur.” “C'est pour ces raisons justement que nous soutenons la charte”, dira le patron de l'UDR avant de s'attaquer aux opposants à la charte, notamment les partis démocratiques qui ne voient dans la charte que la consécration de l'impunité. En rappelant le parcours de ces partis qu'il a qualifié “d'un grand échec”, Amara Benyounès se donnera l'image, dans un discours marqué par beaucoup d'emphase, de la seule alternative démocratique. Il n'épargnera pas également, dans sa critique, les patrons de journaux qu'il accuse de l'avoir toujours boycotté. Amara Benyounès se dit convaincu que “l'UDR fait peur à tout le monde : aux partis démocratiques, aux islamistes et même à l'alliance présidentielle.” “Personne d'ailleurs ne souhaite que l'UDR soit agréé”, dira-t-il avant de conclure, au sujet de l'officialisation de tamazight, qu'“elle ne peut pas être officialisée au niveau national, et c'est pour cela que nous continuons de revendiquer un Etat fédéral”. Samir Leslous