Le président du Comité olympique algérien (COA) a été l'invité de l'émission télévisée intitulée « Forum ». Cette tribune a permis à Mustapha Berraf d'aborder plusieurs points inhérents à la situation actuelle du mouvement sportif national qui compte, selon l'invité de l'ENTV, 18 000 associations et 2,5 millions de sportifs. La formation et la disponibilité des infrastructures sportives sont les facteurs déterminants pour un travail qui garantit un meilleur avenir pour le sport algérien. L'Algérie n'a pas encore atteint cet objectif. Si le président du COA a affirmé qu'il y a une volonté politique pour faire redémarrer l'activité sportive, un intervenant s'est interrogé si justement en Algérie il existe une politique sportive. Trente milliards de centimes sont consacrés au secteur du sport. Le montant de cette enveloppe demeure très insuffisant si le pays aspire à jouer les premiers rôles. « Un budget qui représente le salaire d'un joueur d'un club européen », précise-t-il. Les joueurs des élites nationales ne bénéficient pas d'une formation adéquate dans leurs clubs respectifs, ce qui justifie la défaillance. Les athlètes algériens s'entraînent dans un climat d'amateurs, ils ne peuvent, par conséquent, dans ces conditions, affronter leurs adversaires qui travaillent en professionnels. « Il y a lieu d'exiger une école de formation pour chaque club sportif dans toutes les disciplines. Les dirigeants dépensent de l'argent pour la catégorie des seniors, marginalisent les autres catégories de jeunes », déclare-t-il. Pour le moment, indique le président du COA, le sponsoring n'est pas d'un grand apport pour le sport en Algérie. Il faut, selon l'invité, imposer des mécanismes de contrôle dans le mouvement sportif national. Le COA n'est qu'une instance morale, une association qui n'est pas impliquée et n'est pas consultée dans les décisions décisives. « Le MJS alloue des subventions et des bourses directement aux intéressés.D'ailleurs, nous ignorons même les lieux de préparation et comment cet argent a été dépensé », souligne-t-il. Le COA a proposé des mécanismes de contrôle afin de faire régner la transparence dans la gestion des deniers publics, enchaîne-t-il. « Il existe des dysfonctionnements », reconnaît-il. L'invité dévoile les divergences. La recherche d'un mécanisme efficace, qui permet au secteur du sport de mieux cerner les problèmes d'ordre financier, entre les ministères des Finances, de la Jeunesse et des Sport, le COA et les fédérations sportives demeure à l'ordre du jour depuis quelque temps. Abordant le volet de la violence, l'invité déclare que ce phénomène se pose à l'échelle mondiale. En Algérie, son éradication implique l'ensemble des acteurs, les autorités, les services de sécurité et la société civile. « On ne peut pas mettre fin à la violence dans les stades en répliquant par la force. L'Algérien est capable de vous faire des trucs auxquels vous ne vous y attendiez pas. La pratique sportive devra éduquer et non pas être à l'origine de violences », explique-t-il. En ce qui concerne la lutte contre le dopage, le COA est pour l'instant l'unique institution qui a pris en charge les analyses anti-dopage. La nouvelle loi sur le sport donnera une nouvelle dynamique pour le secteur. A l'instar des autres secteurs, le sport est condamné à s'adapter aux changements que vivent actuellement le pays et le monde, si le sport algérien devra se distinguer lors des manifestations internationales.