L'Algérie reste largement tributaire des importations en matière électrique, électronique et électroménager », a indiqué le rapport principal d'une étude sur la filière électricité, électronique et électroménager (EEEM) réalisée à la faveur du programme d'assistance technique Euro-développement PME (EDPME), dans le cadre de la convention de coopération euroméditerranéenne. La production nationale dans ce domaine, souligne le rapport, ne couvre que 40% du marché, laissant ainsi les 60% restant aux importateurs. Le secteur public représente seulement 13% du nombre d'entreprises exerçant dans le domaine, contre 87% du privé. Malgré cette supériorité numérique, le public, lit-on dans le rapport, « assure 50% de la production nationale », ce qui « constitue une spécificité algérienne par comparaison avec le même secteur des autres pays du Maghreb et de l'Europe ». En matière de création d'emplois, la filière EEEM compte plus de 30 000 salariés, dont 16 600 issus du secteur public. Le secteur, indique le rapport, « s'efforce de développer la qualité et la compétitivité de ses produits et de sensibiliser le marché aux risques que font courir les produits contrefaits vendus par le secteur informel ». En matière de structuration, la filière EEEM est animée par « trois principaux acteurs : les entreprises de la production industrielle, les entreprises d'installation et les entreprises de distribution ». L'étude en question, précise le rapport, concerne uniquement les entreprises de la production industrielle qui est en soi « décomposée en sept sous-filières qui ne peuvent prétendre au même positionnement stratégique ». Les sous-filières en question sont : matériel électrique, matériels et composants électroniques, électromécanique, électroménager, électrochimie-électrothermie, câbles et fils et NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication) ». Les NTIC sont, note le rapport, la sous-filière la plus importatrice (44%) suivie de la sous-filière matériel électrique (21%) et de l'électroménager (17%). Comme contrainte au développement de la filière EEEM en Algérie, le rapport cite « le manque constaté, essentiellement au niveau des entreprises privées, des ressources pour répondre aux exigences d'innovation, de robustesse et de sécurité du marché ». S'agissant de l'environnement international, il est constaté que « l'échéance de sept ans, pour le droit additionnel provisoire (DAP), et de neuf ans avant l'abattement définitif des barrières tarifaires donne à une grande partie des acteurs un faux sentiment de sécurité ». Le DAP, pour rappel, est un droit de douane instauré en 2001 en remplacement de la taxe spécifique additionnelle (TSA) basée sur une « valeur administrée » instituée pour la protection de la production nationale. Le DAP diminue chaque année de 12 points pour disparaître complètement en janvier 2006. Le coût du programme global de la mise à niveau de la filière EEEM, sur une période de trois à cinq ans, estime le rapport, « pourrait varier entre 40 et 50 milliards de dinars ». Un investissement qui « pourrait être subventionné en partie au travers de programmes nationaux et internationaux » pilotés par le ministère de l'Industrie, la Banque mondiale et l'Union européenne (euro-développement PME). A noter enfin qu'une rencontre sur les résultats du programme d'appui aux Pme algériennes est prévue aujourd'hui à l'hôtel El Aurassi.