Un an après le malheureux suicide d'un pensionnaire de l'établissement hospitalo-psychiatrique Mahmoud Belamri, sis à la cité de Djebel Ouahch et que le temps n'arrive toujours pas à faire oublier, une décision de la justice est venue rouvrir encore une fois la plaie dans une structure qui aura connu une période des plus tumultueuses de son histoire. Le verdict de la justice, tombé tel un couperet, vient de condamner deux agents, un infirmier et un surveillant médical à 6 mois de prison avec sursis pour négligence suite à une plainte déposée par la famille du suicidé. Cette décision qui semble sanctionner tout le personnel soignant de l'établissement n'a pas été du goût de la section du Syndicat national du personnel de l'administration publique (Snapap), plus connue pour avoir mené un éprouvant bras de fer avec l'ancien directeur, pour des raisons liées à la mauvaise gestion et à l'absence de communication. La section syndicale du Snapap dénonce le fait de « déstabiliser l'établissement en raison des multiples risques qui menacent déjà le personnel, toutes catégories confondues, exposé aux maladies et aux dépressions nerveuses ». En dépit d'un retour à la sérénité, après l'installation, depuis plus d'une année, d'une nouvelle direction, les conditions de travail demeurent toujours le centre des principales préoccupations des travailleurs. « Nous sommes amenés à exercer dans un milieu spécifique surtout que nous avons affaire à des patients qui nécessitent un traitement particulier et qui manifestent souvent des formes d'agressivité », nous diront des infirmiers. De son coté, la section syndicale du Snapap estime que la tutelle est appelée à prendre position aux côtés des travailleurs en leur assurant sa protection en vertu des lois 85/59 et 85/05. « Ces décisions sévères sont capables de pousser le personnel à une démission collective de tous les postes sensibles de l'établissement », lit-on dans le communiqué de la section syndicale du Snapap. Alors que cette dernière appelle à une mobilisation générale de « la famille de la santé » pour exprimer sa solidarité avec les travailleurs de l'EHS de Djebel Ouahch, il demeure tout de même regrettable de constater que les actes de suicide sont de plus en plus banalisés au sein de l'établissement de Djebel Ouahch, classé parmi les plus importants établissements de santé mentale à l'échelle nationale. Un constat qui ressort clairement dans le communiqué et que la section du Snapap incombe uniquement au manque du personnel spécialisé.