L'un des meilleurs chirurgiens européens spécialisés en cardiopathies infantiles, avec plus de 30 années d'expérience à son actif, que nous avons contacté hier, nous a assuré être prêt à opérer la petite Serine, cette enfant de 14 mois atteinte de cardiopathie congénitale complexe (CCC), dont la mère a lancé un SOS, à travers les pages d'El Watan (voir El Watan du 2 mai 2005), dans les prochains jours et dès son arrivée à l'hôpital Monaldi de Naples. « Nous avons reçu des enfants mourants, et nous avons pu les sauver. Tous les cas que la CNAS nous envoie, on les prend immédiatement en charge. » Le professeur Carlo Vosa, chef du service de cardio-chirurgie pédiatrique, a déjà sauvé la vie d'une cinquantaine d'enfants algériens, envoyés par la CNAS, dans le cadre de la convention de coopération signée entre le ministère de la Santé algérien et son homologue italien. Cet accord stipule que tous les enfants désignés par la CNAS peuvent bénéficier de soins urgents et être suivis au service du professeur Vosa, à l'hôpital universitaire de Naples. L'éminent professeur a effectué aussi, en 2002, une série d'interventions dans sa spécialité, à l'hôpital universitaire de Constantine et s'était engagé à former des médecins de la polyclinique de cardiologie de Bou Ismaïl aux dernières techniques opératoires qu'il maîtrise, mais les responsables algériens n'ont pas jugé utile de saisir son offre et d'en faire profiter le corps médical local. Pire, l'insouciance de ces derniers a fait que, depuis un an, aucun malade algérien n'a pu profiter de cette couverture médicale, et ceux opérés qui devaient revenir pour un contrôle ou un complément de soins n'ont pu le faire, à cause d'un simple problème de billetterie posé par Alitalia, qui refuse d'assurer à ses frais le trajet Naples-Rome, Air Algérie s'occupant de celui Alger-Rome. L'ancien ministre de la Santé, Mourad Redjimi avait été, personnellement, sollicité par le professeur Vosa, comme ce dernier nous l'a confié, pour résoudre ce problème administratif. Bien que le responsable algérien ait promis de s'en occuper, rien n'a été fait dans ce sens. Le résultat de cette passivité, qui frise l'inconscience cruelle, des dizaines de petits malades algériens atteints de cardiopathies graves, qui auraient pu être facilement sauvés, ont été privés de cette chance. Espérons que le nouveau ministre Amar Tou ou les responsables de la Cnas aient assez de responsabilité morale, si ce n'est de sensibilité et de compassion, pour activer le transfert de Serine vers Naples et réactiver la convention au profit des autres malades souffrant de pathologies similaires. Aucun problème administratif, surtout s'il est relatif à une simple différence de billets de voyage, ne peut justifier l'inertie devant la souffrance des parents démunis dont les enfants sont condamnés à une mort certaine, sans une intervention urgente. Pour sauver Serine, dont la vie se trouve en réel danger, nous sommes prêts à faire une collecte pour couvrir le voyage Rome-Naples au profit de cette enfant malade et fille d'un pêcheur d'El Kala.