Les prévisions de réussite à l'examen du baccalauréat élaborées, il y a quelques mois, par les services de la direction de l'éducation, semblent déjà frappées d'obsolescence. C'est du moins l'impression qui ressort de la déclaration du directeur de l'éducation pour qui il y a lieu de relativiser les prévisions fixées qui, toutefois, demeurent toujours un objectif. La question que tout un chacun se pose à l'approche de l'échéance est de savoir les raisons qui ont amené les mêmes services à fixer la barre de réussite à 70% pour le baccalauréat et à 50% pour le BEF. Communiquées aux différentes instances et au ministère de tutelle, ces prévisions paraissent pécher par excès, eu égard aux résultats peu flatteurs enregistrés lors des précédentes sessions. En effet, les taux de succès au baccalauréat n'ont été que de 28,26% en 2003 et de 45,31 % en 2004, alors qu'ils n'ont été respectivement que de 21,05 % et 26,64 % pour le BEF. même si l'amélioration est notable, cela ne peut pas autoriser une extrapolation aléatoire de plusieurs points et en une seule année scolaire. Pour le premier responsable du secteur, Khaled Chaïb Aïssa, il ne s'agit pas d'une affectation définitive ni d'un objectif immuable parce qu'il n'y a pas de prophétie, mais il s'agit d'un simple indicateur statistique « afin de nous permettre de ne pas naviguer à vue ». A la question relative à la publication des prévisions, le même responsable se défendra d'avoir donné un engagement définitif et de dire : « J'aurais pu m'engager sur les taux avancés si je n'avais pas été confronté au problème des langues. Et c'est à ce niveau que se situent les carences même si une volonté de mieux faire est perçue chez les élèves. En tout cas, nous œuvrons pour une réussite qui soit la plus complète et aucunement tronquée. » Et à propos du concept de l'école intelligente dont il est un défenseur invétéré, il fera remarquer que c'est par le biais de ses outils théoriques qu'il a fonctionné pour diriger son secteur. Si l'on tient compte des prévisions, l'on ne peut être que réjoui d'espérer obtenir des résultats jamais égalés jusqu'ici. Cependant, leur fiabilité résiste aux contraintes de la réalité, car nos lycées continuent toujours de se débattre dans les mêmes problèmes de surcharge des classes, de déficit en moyens pédagogiques, de sous-encadrement.