En marge du Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics (Batimatec) s'est tenu un forum sur la production de l'industrie de la pierre et du marbre. La conférence à laquelle ont pris part des responsables de l'administration des Mines, des architectes, des promoteurs immobiliers et des professionnels de la pierre et du marbre a mis en évidence l'usage marginal de ces matériaux de construction nobles, dont regorge pourtant le sous-sol algérien. Non seulement les constructeurs y font parcimonieusement appel, mais le plus grave est que la tendance est à la régression. A titre d'exemple, la consommation algérienne de pierres dimensionnelles n'est que de 23 000 t, très loin des pays comme la Turquie qui en consomme 2,7 millions de tonnes ou de l'Italie qui en utilise près de 600 000 t. Comme cause du retard, on évoque pêle-mêle le coût excessif de ces matériaux que l'on exploite encore de façon traditionnelle, la lenteur de sa mise en œuvre (4 m2 par maçon et par jour au lieu des 14 m2 lorsqu'il s'agit de briques), les difficultés que rencontrent les producteurs peu nombreux et sous équipés, les promoteurs immobiliers et les architectes qui ne jouent pas le jeu de la promotion, etc. Le ministère de l'Energie et des Mines a décidé de s'impliquer un peu plus dans le processus de promotion de la pierre et du marbre dans l'acte de bâtir en s'appuyant notamment sur l'offre publique de construction de logements. Un salon spécifique à ces matériaux a été organisé dans ce but en marge du Batimatec. Une vingtaine d'entreprises et de nombreux artisans y ont pris part. L'engouement des professionnnels de la construction très nombreux à visiter leurs stands montre, on ne peut plus clairement, l'intérêt des constructeurs pour peu que les matériaux soient moins chers et plus disponibles. Un effort d'industrialisation est par conséquent nécessaire pour les mettre à la disposition du plus grand nombre. Pour ce faire, il est indispensable que les ministères concernés, en l'occurrence les ministères de l'Habitat et de l'Energie et des Mines mettent en œuvre des mesures incitatives pour attirer les investisseurs vers les métiers de la pierre et du marbre. Et de ce point de vue, tout reste encore à faire.