Le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et la république, Amara Benyounès, est venu à Oum El Bouaghi faire d'une pierre deux coups. D'abord, procéder à l'installation de la fédération de wilaya et ensuite animer une conférence, suivie d'un débat. Devant une assistance ne dépassant pas la centaine, le conférencier a dû mettre un peu d'ordre, car quelqu'un dans la salle a contesté l'actuel élu du parti à la tête du bureau fédéral. Amara Benyounès a dit sans ambages que le parti ne lui appartient pas à lui seul, mais à tous les militants qui s'impliquent sur le terrain. L'UDR est née justement pour consolider la démocratie. « C'est normal, a-t-il dit, le parti vient de naître et ses militants sont aussi jeunes que lui. » Toutefois, il a souligné qu'il faut veiller à respecter les principes du parti. Après toutes ces clarifications, le secrétaire général de l'UDR a développé un discours axé sur l'économie et la politique. Amara Benyounès s'est étalé longuement sur le dossier économique, lequel constitue la préoccupation majeure du parti. « On doit passer de l'économie pétrolière, à l'économie de production », a-t-il dit. Autrement dit, l'économie socialiste doit céder le pas à celle dite libérale. En parlant du foncier, l'orateur s'est étonné qu'un aussi vaste pays que l'Algérie souffre du problème d'espace, autrement dit quand un investisseur veut s'établir, il paie le terrain plus cher que l'usine. En soulevant le problème du trabendo, M. Benyounès a déclaré : « L'argent du trabendo, c'est l'argent du GIA. » Il a poursuivi son discours sur cet argent qui a permis au FIS d'acheter des voix... Toujours dans le volet économique, il a assuré que le socialisme n'existe plus et que l'histoire a tranché. Il a cité l'exemple d'El Hadjar qui était moribond, avant d'être pris en charge par les Indiens. Aujourd'hui, El Hadjar emploie seulement 9000 ouvriers et sa production a augmenté de 30%. D'autres questions, comme les faux moudjahids, la corruption, le week-end (jeudi-vendredi) ont été soulevées. « On travaille ainsi trois jours par semaine et cela est économiquement inadmissible », avons-nous compris. Et d'ajouter : « Il est temps de prendre le train du 3e millénaire. » En politique, Amara Benyounès a fustigé ceux qui, opposés à Bouteflika, lui ont demandé aujourd'hui de prendre la présidence de leur parti. Bouteflika ne peut pas être le président d'un parti, mais il est le président de tous les Algériens. « Durant la campagne, ils ont dit des méchancetés sur lui, aujourd'hui, ils crient : ‘'vive Bouteflika !'' » Et d'ajouter : « La majorité qui a voté est composée de citoyens qui n'appartiennent à aucun parti. » Concernant les élections en Kabylie, Amara Benyounès a demandé un vote sur tout le territoire. Enfin, l'orateur a soulevé la question qui a trait à l'amnistie générale préconisée par le Président, disant à ce propos qu'il y adhère maintenant que le terrorisme est vaincu militairement. Le temps est venu de tourner cette page noire qui a fait 200 000 morts. Le débat qui s'en est suivi a concerné ce dernier sujet. En effet, l'amnistie générale focalise l'attention de tout le monde et à tous les niveaux. A ce propos, un citoyen a posé la question si on doit pardonner à ceux qui ont les mains tachées de sang. Quoi qu'il en soit, cette étape doit se faire pour permettre à l'Algérie d'avancer... Et c'est primordial.