Le dossier des négociations avec le groupe français Suez pour une gestion déléguée des réseaux d'alimentation en eau potable (AEP) et de l'assainissement de la capitale Alger sera présenté au Conseil de gouvernement qui se tiendra demain, a annoncé hier le ministre des Ressources en eau Abdelmalek Sellal en marge du Salon international des ressources en eau, des boissons et dérivés (Sireb 2005). Les négociations avaient, jusque-là, buté sur les aspects financiers. Ainsi cette question tant de fois reportée pourrait connaître son épilogue si le gouvernement donne son feu vert pour que la gestion déléguée soit confiée à l'opérateur français. Cette expérience sera la première du genre et sera élargie à d'autres grandes villes si elle réussit à Alger. D'ailleurs, le ministre a, encore une fois, attribué les défaillances enregistrées jusqu'à présent à une mauvaise gestion due à l'absence de management en Algérie. D'où le recours à des partenaires étrangers, a-t-il souligné. Interrogé sur l'état d'avancement du travail de la commission chargée d'assainir l'industrie des eaux minérales, Abdelmalek Sellal a tenu à préciser qu'aucun agrément n'a été retiré. En revanche, il a indiqué que neuf nouveaux agréments ont été accordés à des investisseurs pour la production d'eau de source par cette commission lors de sa dernière session. Mais le ministre a laissé entendre que son département « fait attention » pour ne pas « tomber dans le même piège que les semouleries ». Pour ce qui est de la nouvelle tarification, le ministre considère qu'il ne s'agit pas d'« une hausse importante ». D'après lui, même avec les dernières augmentations « on est loin du compte comparativement à des pays voisins ». Pour étayer ses dires, il a rappelé que les stations de dessalement vont commencer à être opérationnelles à l'image de celle de Kahrama, à Arzew, qui va commencer à produire de l'eau dessalée en août. « Le mètre cube d'eau dessalée est à 58 DA, les Oranais la payeront 12,5 DA. Qui va supporter la différence ? », a-t-il affirmé. « L'eau est un produit que l'Etat soutient et il continuera à le faire, mais les citoyens doivent participer surtout les gros consommateurs. L'eau sera garantie pour tout citoyen, car c'est un droit légitime. Dans notre politique tarifaire, on touche le moins possible une grande partie des consommateurs que sont les ménages qui payeront 1300 DA pour 40 m3 », a-t-il ajouté. Par ailleurs, le Sireb 2005, qui se tient à l'Office Riadh El Feth à Alger, a été inauguré hier et s'étalera jusqu'au 10 mai et est organisé par le groupe KNG Multimédia. Il regroupe 70 exposants issus de 11 pays. Des journées d'étude sur le thème de la problématique de l'eau en Algérie seront organisées en marge de ce salon.