Un impressionnant éboulement de terrain s'est produit dans la soirée d'avant-hier, vers 21h 30, à l'entrée ouest du tunnel, long d'une cinquantaine de mètres, de la ville d'Aokas dont une partie de l'infrastructure en béton a cédé. La montagne qui le surplombe est connue pour abriter les célèbres grottes féeriques d'Aokas, lieu d'attraction de milliers d'estivants chaque année. Des dizaines de mètres cubes de terre ont envahi la RN9 rendant impossible toute circulation automobile sur cet important axe routier reliant Béjaïa aux wilayas de Jijel et Sétif. La masse de terre s'est affaissée, selon des témoins, après un brusque détachement de gros rochers sur les hauteurs de la route, non classée, qui mène vers le cap d'Aokas. Un lieu prisé par les randonneurs. Officiellement, aucune victime n'a été signalée bien que l'on ignore encore ce qui a pu être englouti sous l'importante masse de terre. La route de cap Aokas, étant fréquentée « par des étrangers à la région », disent des riverains. Personne n'était en mesure, hier, d'expliquer les raisons de ce brusque accident en ces jours de chaleur. Certains estiment que la terre a stocké d'importantes quantités d'eau du fait de la neige et des précipitations de cette année d'où sa fragilisation. Une conséquence déjà vérifiée lors de deux glissements de terrain à Darguina avec des proportions moindres. Dans la journée déjà, des habitants des alentours du tunnel d'Aokas avaient fait état de chutes de pierres avant que le terrain ne s'éboule dans la soirée. Le bruit tonitruant a effrayé la population qui a cru, un moment, à un tremblement de terre. Le wali de Béjaïa, accompagné de quelques membres de son exécutif, et le président de l'APW se sont déplacés sur les lieux pour constater l'ampleur des dégâts. Une conduite d'eau, d'un gros diamètre, desservant les trois communes de Tichy, Tala Hamza et Béjaïa a été sérieusement endommagée. L'alimentation en eau potable est de fait perturbée et un programme de rationnement est mis en place pour ces trois communes pour une alimentation d'un jour sur trois. Les engins des travaux publics réquisitionnés sont à pied d'œuvre pour dégager la voie. Ils en ont pour au moins une dizaine de jours de travaux, selon les premières estimations. L'accès à la ville d'Aokas tient à un seul passage pour piétons resté possible par les hauteurs du cap d'Aokas. La circulation automobile, quant à elle, se fait par des détours qui risquent de durer quelques jours. Des travaux de réfection d'une piste de Tala Khaled, programmés aujourd'hui, devront dégager un passage provisoire. Le wali a annoncé aussi devoir héberger des élèves du lycée d'Aokas, ne pouvant faire le déplacement de Tichy, au niveau de leur lycée pour les filles et de celui de Melbou pour les garçons. Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, sera aujourd'hui à Aokas, a annoncé un communiqué de presse parvenu à notre rédaction en fin d'après-midi.