473 lots d'une moyenne de 120 m² chacun s'étalant sur un espace dépassant les 5 ha à Diar El Bahri dans la commune de Beni Mered ont vu leurs bénéficiaires spoliés des décisions délivrées au mois de mai de l'année 1995, soit depuis dix ans exactement alors qu'ils avaient payé à l'époque quelque 34 000 DA comme première tranche. Cet ordre de versement à l'Agence foncière locale (AFL) avait été enregistré et encaissé puis les documents ont été repris en 2001, soit six années après, pour être renouvelés. Selon le défendeur de certaines de ces victimes, Me Rezoug, « cette opération de renouvellement était un subterfuge afin de faire gagner du temps à l'administration. » La réalité vécue quelques mois après lui donnera raison, puisque le lotissement sera détourné de sa vocation par décision du wali pour en faire des propriétés en semi-collectif. Or, « il n'existe pas d'arrêté d'annulation transmis à chacun des bénéficiaires », dira Me Ghris qui argumentera du fait de la théorie des droits acquis. « L'acte de propriété du lotissement détenu parl'agence foncière lui délègue le pouvoir d'en jouir à sa guise et donc d'acheter et de vendre et le directeur nous déclare aujourd'hui qu'il obéit aux ordres pour expliquer le détournement », dira encore un des avocats. Aujourd'hui, ces bénéficiaires sur papier exigent leur indemnisation selon la valeur vénale ou les conforter dans leurs droits de propriétaires. Paradoxe vécu, certains chefs de famille avaient demandé des logements sociaux, et il leur avait été signifié par le même président d'apc et par son successeur qu'ils étaient portés sur une liste de bénéficiaires de lots de terrain. En vérité, ces citoyens qui se tournent vers la justice se retrouvent sans terrain à bâtir ni toit pour y habiter.