Deux mille places pédagogiques devaient permettre à des étudiants d'entamer l'année universitaire laquelle éprouve des atermoiements accumulés depuis la grève des enseignants. « Vous n'avez pas tenu la parole donnée et vous avez trahi notre confiance », sera l'expression du wali à l'encontre de trois entreprises chargées de la réalisation : les noms de Belaïdi, Mokhbat, Alger Bat et Benyamina ne paraîtront sûrement plus dans les marchés de la wilaya. Des étudiants à l'étroit dans les réfectoires transformés en amphi était la réalité du terrain narrée par les responsables de l'université et l'argument d'une entreprise rejetant la faute sur les manœuvres qui avaient fui le chantier durant le Ramadhan ne tenait pas la route devant l'impérieuse nécessité de la réception des bâtiments. Le chantier d'un collège dans la commune de Ouled Yaïche permettra d'épingler l'entreprise réalisatrice dans la surévaluation par le truchement d'un coffrage déjà utilisé ailleurs et qui sera facturé comme neuf. Toutes les explications données par l'architecte ou le directeur de l'AFL buteront sur l'exigence de présentation de la mention sur le cahier des charges. Connaissant les astuces qui font gagner beaucoup d'argent sur les projets et tenant à le faire sentir aux entreprises, le wali argumentera : « Le produit payé doit être trouvé sur le chantier, et c'est défendre les intérêts de l'Etat que de l'exiger. » Au directeur de l'Agence foncière qui tentait de trouver des explications, il aura cette réponse brève et définitive : « C'est la gestion d'un projet que de veiller sur tous les détails. » Sur le chemin menant au chantier d'un futur marché couvert dans la même commune, le wali arrêtera le cortège officiel pour se diriger vers une personne ayant érigé un commerce de fortune sur un trottoir. Il exigera l'autorisation que l'individu ne pouvait présenter et ordre sera donné d'enlever l'« édifice » et de le remplacer par des éléments facilement démontables dès la mi-journée. Un réseau d'assainissement de la cité du 1er Mai d'un coût de près de 40 millions de dinars avance à un taux de 35% et sa réception est prévue pour le mois d'avril. A Kef Lahmame, seront visités les chantiers de 443 logements AADL par une entreprise égyptienne à laquelle manquait un tableau explicatif puis le chantier des 400 logements sociaux réalisés par Altrapco pour le compte de l'OPGI et dont le taux d'avancement est estimé à 45%. Le wali rappellera la nécessité de prévoir les équipements d'accompagnement. L'équivalent de près de 1 000 logements dans les mêmes lieux laisse deviner les besoins en école, collège, centre de soins et même des commerces. 572 logements participatifs à Diar Bahri dans la commune de Beni Mered sont en chantier et un problème semble exister avec les priorités à accorder en matière de bénéficiaires. Le directeur de l'AFL évoquera la visite quotidienne de près d'une vingtaine de personnes demandant à figurer parmi les futurs attributaires. Rares sont les points positifs Avant la visite à une exploitation agricole privée à hay Kritli dans la même commune, la délégation accompagnant le wali aura à constater les observations de ce dernier sur l'incompréhensible situation du coût de réalisation d'un CFPA de 300 places à Beni Mered dont le montant de 188 millions de dinars est équivalant à celui de la réalisation d'un lycée d'une capacité de 1000 places. Les retards dans la réalisation, l'établissement d'un pensionnat, ne pouvaient être présentés comme des arguments. « Si nous acceptons cela, le cas fera jurisprudence et nous aurons à réaliser à l'avenir au même coût double. » Il exigera à lui fournir des explications le plus tôt possible par les maîtres d'œuvre. Une école de six classes bâtie sur 414 m2 avec 62 m2 prévus pour chaque salle et dont la réception est prévue pour le mois de décembre prochain fera l'objet de remarques du wali sur le choix des couleurs : « Nous sommes dans une wilaya verdoyante, vive et vous vous obstinez à mettre des couleurs tristes pour des constructions destinées à des enfants. Nommez un designer et fournissez des efforts dans ce domaine. » 31 ha irrigués, 3 forages et un bassin de 400 m3 d'eau permettant de prendre en charge l'irrigation d'arbres fruitiers comme les pêchers, les poiriers et les pommiers ainsi que les fourrages faits de trèfle et d'orge sur 5 ha côtoient la production laitière issue de 300 vaches, donnant l'équivalent de 180 000 l/mois. Le financement total est estimé à 90 millions de dinars, avec un apport du FNDRA de 7,9 millions de dinars et l'exploitation emploie 30 permanents et 40 à titre temporel. Le soutien du FNDRA concerne la réalisation d'une mini-laiterie de 24 000 l/j, l'installation du goutte-à-goutte sur 26 ha. C'est la fierté des Lahiani qui ont su transformer jusqu'à l'aspect extérieur de l'ex-DAS Gouissa n°1. Comme si les points positifs rares se succédaient dans la visite réservée à la daïra de Ouled Yaïche, la vue d'une partie du Parc national de Chréa offrait des données qui permettent de garder l'espoir dans ce pays où tout semble aller de travers. 500 ha de cèdres et de pins d'Alep sont prévus pour le reboisement dans le lieu-dit couloir Ghellai-Tafrent. « C'est une aire biologique permettant des travaux d'expérimentation », précisera M. Ettouahria, directeur du Parc. Le reboisement dont le lancement a été donné par le wali et la délégation qui l'accompagnait va s'étaler sur une période allant jusqu'à l'année 2009 et l'étendue de cédraie va être l'œuvre de familles à qui seront attribués des carrés à prendre en charge. « Cela fera aimer à l'enfant, au jeune et à l'homme en général le besoin de préserver la nature dans ce qui pourra être appelé le jardin de l'Amitié », dira encore le directeur du Parc. Le conservateur des forêts ajoutera que 100 ha de chêne-liège sont prévus dans le reboisement du côté de Bougara. Cette bouffée d'oxygène à plus de 1500 m d'altitude fera quelque peu oublier tous les désagréments subis du côté des chantiers de l'homme plus bas et sera clôturée par une belle halte à l'hôtel des Cèdres au centre du village, où des rafraîchissements avaient été offerts par l'exécutif communal.