Objets de convoitise de tout bord, les chalets octroyés aux sinistrés du séisme du 21 mai 2003 alimentent les discussions - maintenant que le relogement de leurs occupants est à l'ordre du jour - et aiguisent de plus en plus les appétits. Dans l'esprit de beaucoup de citoyens de Boumerdès - et d'ailleurs - ces chalets représentent l'accès le plus sûr au logement. Ils joueraient le même rôle que les bidonvilles où les « habitations » sont cédées à un proche ou vendues après que leurs occupants eurent bénéficié d'une prise en charge de la part de l'Etat, pense-t-on. Or le wali se veut catégorique et rassurant : « Une fois les sinistrés relogés, les chalets reviendront à l'Etat. D'ailleurs, nous en avons déjà récupéré 225 après le retour, dans leur habitation, des familles qui les occupaient », a-t-il déclaré lors de son dernier point de presse. Interrogé sur les moyens dont fera usage l'Etat pour faire sortir les familles qui affichent déjà l'intention de ne pas quitter les lieux, M. Bedrici répondra : « Nous privilégions le dialogue. L'opération de récupération se poursuit. Jusqu'ici, nous n'avons pas eu recours à la force publique, car nous préférons la persuasion, mais ce qui est sûr, c'est qu'il arrivera un jour où chacun rentrera chez lui ». Que deviendront les sites et les chalets eux-mêmes ? Le wali confiera que le dossier est ouvert au niveau du gouvernement et qu'« une réflexion à ce sujet est engagée ». Un fait important cependant : la grande partie des sites se trouve sur des terres agricoles. Ici plus qu'ailleurs « tous les efforts nécessaires seront consentis pour ramener ces surfaces à leur vocation première ». Au total, 15 467 chalets, dont 682 individuels, ont été installés dans 100 sites aménagés sur une superficie de 300 ha à travers le territoire de la wilaya. Sur les 2500 familles sinistrées relogées, 250 seulement ont quitté les chalets, a-t-on appris avant-hier auprès du chef de cabinet de la wilaya. « En tout cas, toutes les familles ont signé un engagement pour quitter ces chalets une fois leurs habitations prêtes, et nous constatons toutefois que le dialogue apporte une solution », a-t-il conclu.