Les cinq cadres du Front des forces socialistes (FFS), arrêtés le 18 mai dernier, ont été libérés hier après avoir été présentés devant le procureur de la République et entendus par le juge d'instruction près le tribunal de Guelma, lequel a fini par prononcer un non-lieu. Ces militants politiques et des droits de l'homme ont été appréhendés dans un barrage de la Gendarmerie nationale érigé à 8 km du chef-lieu de la wilaya de Guelma, alors qu'ils s'apprêtaient à se rendre chez le fédéral local du FFS. Il y avait parmi eux le docteur Kamel Eddine Fekhar, secrétaire national au mouvement associatif, Mohamed Djelmami, président de la section de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) et Mesbah Hamou, membre du bureau fédéral FFS de Ghardaïa. Leur libération est intervenue après quatre jours de garde à vue pour « incitation à attroupement », a-t-on appris auprès de la direction du FFS. Le mobile : des CD comportant un résumé des événements qui se sont déroulés dans la capitale du M'zab en octobre 2004. Lesquels événements s'étaient soldés par plusieurs arrestations et des condamnations à la prison ferme prononcées contre, entre autres, le docteur Fekhar (5 mois) et Djelmami (4 mois) qu'ils ont purgées il y a seulement quelques mois. Le groupe mis en cause venait, faut-il le préciser, de Annaba où il avait participé à des activités politiques organisées par la section locale du vieux parti de l'opposition et comptait prendre part à d'autres à Guelma et Constantine. Son interpellation a suscité de vives réactions au sein de la direction nationale du FFS. Ali Laskri, premier secrétaire du parti, l'a qualifiée d'« intimidation » et d'acte « provocateur à desseins inavoués ». « C'est la campagne de terrorisation lancée depuis quelques mois contre les militants du FFS qui se poursuit. Mais ils se sont trompés de cible, car nos militants sont habitués à ce genre de harcèlement et ce ne sont pas ces pratiques qui vont leur faire peur », a déclaré Ali Laskri.