Il s'ensuit que le balayage des salles, la réparation du chauffage, des vitres, tables et autres machines (imprimante, microscope, etc.), si elles existent déjà, doivent être l'objet de plusieurs demandes auprès de l'administration, pour qu'enfin on envoie quelqu'un les bricoler. Quant aux enseignants, leur nombre se réduit au fur et à mesure que les anciens partent en retraite ; ils ne sont jamais remplacés. Ainsi, le nombre de classes par enseignant augmente d'année en année pour atteindre parfois, pour les cellules de langues, sept classes de 40 à 45 élèves, ce qui rend le travail des enseignants inefficace, voire impossible, à moins qu'on considère l'enseignant comme un robot, surtout quand il s'agit de la correction des textes et autres devoirs de maison que nécessite chaque leçon. c- La dévalorisation des métiers nécessitant des études Nul aujourd'hui n'ignore qu'un simple tâcheron n'ayant jamais connu l'école gagne beaucoup plus qu'un enseignant. Si l'on confronte encore celui-ci à un trabendiste ou tout autre fraudeur que connaît le marché parallèle algérien, la différence de salaire nous laissera perplexe. Il n'est donc pas étonnant que nos enfants se désintéressent des études et rêvent de devenir des businessmen à l'algérienne. « A quoi bon faire tout ce chemin jusqu'à l'université si l'on peut gagner mieux qu'un universitaire et au plus bas âge ? », me disent souvent mes élèves quand je les incite à étudier. d- La fermeture du marché du travail devant les diplômés des universités L'autre phénomène qui décourage les écoliers dans les études est le spectre du chômage qui se profile en permanence à l'horizon. Pas un de nos responsables n'a songé à faciliter l'accès au travail à nos diplômés. Cette fois-ci, Benbouzid a eu l'idée d'utiliser les quelque 200 000 universitaires chômeurs pour briser la grève du Cnapest qui, justement dans sa plate-forme de revendications, appelait déjà l'Etat à cesser l'exploitation des enseignants contractuels embauchés auparavant et dont certains, si ce n'est tous, n'ont pas reçu de salaire depuis des années ! e- L'imposition des programmes inadéquats Les programmes actuellement en usage à l'école algérienne sont trop chargés et leur contenu est quasiment dépassé par le temps. En histoire-géographie, par exemple, rares sont les enseignants du secondaire qui parviennent à effleurer les derniers dossiers. Dans la plupart du temps, on les voit bombarder les élèves de polycopiés dans l'espoir de se déculpabiliser au cas où des questions sur ces dossiers tomberaient au baccalauréat. En langue anglaise, le livre scolaire officiel date des années 1980 ! La majorité des activités ne colle en aucun cas à la vie d'aujourd'hui telle qu'elle est vécue par la génération d'aujourd'hui, ce qui rend la tâche d'attirer les élèves aux cours extrêmement difficile. On peut dire la même chose des matières comme les sciences naturelles et la physique dont les programmes sont en net décalage par rapport aux récentes découvertes, ce qui ne prépare guère nos enfants à l'avenir.