L'Algérie est une société à responsabilité illimitée. » C'est la déclaration tonitruante, applaudie par plus de 1000 étudiants, d'une sommité mondiale. Juge à la cour internationale de La Haye, le professeur à l'université d'Aix-en- Provence Ahmed Mahiou, invité à l'instar de personnalités scientifiques nationales et de France particulièrement aux deuxièmes rencontres juridiques organisées par l'université de Batna. Fustigeant tout l'environnementéconomico-bancaire, il poursuit : « Nous avons des banques administrées. Elles ne peuvent contenir ou plutôt subvenir aux besoins de vrais investisseurs. Une refonte radicale doit être entreprise. » M. Mahiou se prête même à une comparaison : « Le système bancaire de l'Erytrée est plus performant que le nôtre. » Lourdeur et entraves administratives rongent nos banques et pour illustrer sa pensée : « J'ai envoyé 1000 euros à mon frère à Paris, il les a reçus une année après. » Quant à M. Berchiche, l'ex-ministre des Sports algérien, sa conférence s'est axée sur l'impact des réformes économiques. « Une inflation de textes, dit-il, avec un laxisme dans l'application. » Dans l'esprit de la rencontre dont le thème est « relation banque/entreprise », les intervenants universitaires ont traité des questions d'actualité relatives à la relance de l'investissement qui en grande partie se trouve bloqué par l'environnement administratif. Tour à tour, les professeurs Nasredine Ghozali (université Paris XIIIe), Boumelha Gouti (membre de la commission de réforme du code de la famille), Madjid Bouchikh (fac de droit à Pontois-paris) ont conféré respectivement sur le problème de la révision de la Constitution, les réformes juridiques, la position économique de l'Algérie dans le contexte international où les organismes, tels que l'Union européenne, l'Organisation mondiale du commerce et autres FMI, imposent des conditions draconiennes aux pays en développement dans le domaine du partenariat et des relations économiques. En marge de cette importante rencontre, le Crédit populaire d'Algérie a organisé une exposition. Le professeur Nouacer Laïche, doyen de la faculté de droit de Batna, se dit satisfait de ces trois journées qui « visent à l'instar d'autres (l'année prochaine) à ouvrir un débat entre les différentes compétences, centré sur un thème précis tout en offrant un espace pour les questions d'actualité ».« Notre ambition demeure le rapprochement des idées dans l'intérêt général », conclut M. Nouacer. Pour le prochain rendez-vous de mai 2006, le doyen révèle le contenu des débats prévus et auxquels sont invitées des sommités mondiales. Ces débats porteront sur la Constitution, le pouvoir exécutif... Devront être présents un ex-chef de gouvernement, un ex-membre du conseil consultatif...Pour clore, l'on se demande dans les milieux universitaires pourquoi de telles rencontres ne bénéficient pas de médiatisation. Lorsque l'on sait la léthargie caractérisant le secteur de la presse locale...