En cette journée de mai superbement ensoleillée et hâlée par une douce chaleur, la ville ne donne aucune apparence de station balnéaire s'apprêtant à recevoir son flux d'estivants. Les terrasses de cafés, les pizzerias, des rôtisseries et les glaciers longeant l'avenue principale, généreusement enveloppée d'une ombre que prodigue une ligne de platanes centenaires, sont quasi désertes. Mis à part le désherbage des fossés et des accotements, rien d'autre n'indique que le programme de préparation de la saison estivale ait été entamé. Sa mise en branle, d'après M. Aïssani, le P/APC, est retardée momentanément pour cause de travaux sur la conduite de gaz de ville. En effet, des engins sont là, activant à une bifurcation de la grande avenue. La voie est par endroits jonchée de gravats et les trottoirs portent encore les traces du passage de la pelleteuse. Le caniveau de ce côté de la rue a carrément disparu. M. Aïssani nous apprend que l'entreprise engagée par Sonelgaz a été mise en demeure d'arrêter les travaux et de procéder au nettoyage de la voie avant le 15 mai dernier mais l'injonction n'a pas été respectée. Les trottoirs risquent donc d'accueillir en l'état les vacanciers. La remise en état opérationnel des postes de secours sur les plages est comme à l'accoutumée inscrite au programme de la commune. Mais leur nombre reste insuffisant à considérer l'importance du périmètre surveillé. A 6 km du village touristique de Capritour à Baccaro, 4 postes de secours sont installés, ce qui n'est pas représentatif d'un quadrillage serré des zones de baignade. « Si les moyens déployés par la Protection civile sont insuffisants, y pallier n'est pas de notre ressort », fera remarquer le P/APC, en ajoutant que la commune n'est concernée que par leur alimentation en eau potable. Volet culturel S'agissant de la gestion des infrastructures relevant de la municipalité, les deux centres de vacances pour enfants et les parkings seront cédés à des tiers par voie d'adjudication. Quant au volet culturel, chaque complexe hôtelier concocte son propre programme d'animation, à l'exemple de Capritour où chaque soir la discothèque ne désemplit pas en plus des concerts donnés par les vedettes de la chanson algérienne. L'esquisse d'une couverture sanitaire, culturelle et sécuritaire n'est pas sans contraintes. On se plaint ainsi des perturbations occasionnées par des coupures répétitives de courant. Le staff municipal en impute la cause à la vétusté du réseau électrique. Ce qui n'est pas sans conséquence sur le plan de l'alimentation en eau potable, notamment. Moyens dérisoires En été, la population de Tichy, estimée à 14 000 âmes, est décuplée. L'évaluation, nous dit-on, est réalisée sur la base... du volume des ordures ménagères enlevées et de la consommation en eau potable. Le paradoxe, c'est que les opérations de salubrité sont menées avec les moyens habituels durant la saison estivale. « Des camions vieux de 20 ans », dira M. Aïssani. Une benne tasseuse et une subvention ont bien été consenties par l'APW, mais « que faire de 60 millions de centimes ? », s'écriera encore le P/APC. La plus grande contrainte est sans doute celle générée par les sempiternels bouchons sur la seule voie d'accès (la RN9) à la ville. Les accidents sur cette route sont légion. Aux carrefours ont été posés des dos d'ânes, mais il en faut plus pour juguler l'impatience des chauffards. La municipalité plaide pour un renforcement des effectifs affectés à la circulation routière. Aléas « Le mieux, souhaitera notre interlocuteur, est l'ouverture d'un 2e arrondissement à la cité Bensaïd. » Il estime ce renforcement nécessaire également pour éradiquer un phénomène sans cesse décrié par la population et les associations locales : la prolifération des filles de joie et les agressions survenant sous l'effet de l'alcool. Les autres aléas, s'engage-t- on, seront régentés par une batterie d'arrêtés municipaux : l'obligation de ravalement des façades vétustes, l'interdiction de l'occupation des trottoirs, le gaspillage de l'eau sur la voie publique, l'interdiction d'installation des tentes sur les plages... Mais l'exécution de ces décisions risque de faire défaut, pour cause de « laxisme des services concernés ».