Que ce soit en ville ou dans les villages, chacun essaie de s'inventer des loisirs, histoire d'oublier une année chargée de stress et de fatigue. La saison estivale s'amorce peu à peu à Béjaïa. A la faveur des fortes chaleurs qui sévissent depuis plusieurs semaines dans le pays, une ambiance des plus conviviales s'est créée au niveau de cette ville et des région rurales qui renouent avec l'animation propre à cette période de l'année. Que ce soit en ville ou dans les villages, chacun essaie de s'inventer des loisirs, histoire d'oublier une année chargée de stress et de fatigue. Plus ou moins désertée durant la journée en raison de la canicule notamment, Béjaïa baigne dans une atmosphère particulière, qui la réveille lentement de sa léthargie, dès la fin de l'après-midi. Ce n'est pas encore le cas la nuit, mais cela ne saurait tarder avec l'arrivée de plus en plus importante des touristes qui viennent d'Europe ou des villes voisines. En attendant, la ville de Béjaïa reste animée par les va-et-vient des citadins et des gens qui la rallient à partir des autres localités pour divers besoins. Une vraie ruche Les villes côtières ne chôment pas non plus même si ce n'est pas encore la grande affluence. Les Bédjaouis voient leur ville se muer en une ruche bourdonnante et vont s'agglutiner progressivement autour des multiples endroits de divertissement. C'est véritablement les vacances, à voir l'allure des gens. Dès le petit matin, on commence déjà à voir où passer sa journée. Les plages tiennent tête en ce moment à toutes les autres distractions. C'est le cas des places publiques et autres lieux de loisir et de fête. C'est, en effet, avec bonheur que l'on opte pour une balade à Sidi Abdelkader, devenu, ces derniers temps, l'endroit de prédilection de nombreux citadins qui y vont pour respirer l'air frais. Seul ou en famille, les Bédjaouis s'attablent dans les cafés des environs, le temps de siroter un café ou consommer une glace. Même si l'endroit n'est pas tout à fait prêt à accueillir les estivants, du fait que des travaux y sont toujours en cours et que les boutiques qui y sont implantées ne sont pas encore achevées, les gens se rendent à ce port de plaisance en nombre. Sur place, ils ont le droit à une belle vue sur le port pétrolier, la jetée avec au bout, le phare. On assiste même à l'accostage des gros pétroliers et des car-ferries. Au grand bonheur des estivants en quête de distractions, des magiciens et autres joueurs s'y installent, offrant aux présents, moyennant un pourboire, un moment de détente des plus agréables. Côté sécurité, rien à craindre: la police y veille par des tournées régulières. De jour comme de nuit, d'autres destinations sont prisées par les citadins cherchant le calme. Du côté de l'hôtel des Cîmes, malheureusement fermé depuis quelques années, on s'installe sur une colline verdoyante pour observer en contrebas le bleu de la mer. Une imprenable vue vous laisse rêver dans une ambiance de fraîcheur. Le port et une partie de la ville se dessinent sous les yeux. C'est l'un des privilèges qui s'offrent aux visiteurs du coin. D'autres, plus nostalgiques, préfèrent la merveilleuse plage des Aiguades. Le site de Yemma Gouraya, qui abrite un fort érigé par les Espagnols, attire de plus en plus de visiteurs qui, après avoir «grimpé» des milliers de marches, profitent d'un spectacle féerique. Du sommet de 660m d'altitude, on observe allégrement la totalité de la ville de Béjaïa et les stations balnéaires de Tichy, Aokas jusqu'à Melbou. Certains préfèrent, cependant, s'installer au parc pour pique-niquer en toute quiétude. Les amoureux du calme absolu et de la nature empruntent, en famille et entre amis, la route de Cap Carbon, un chemin en pente douce via un joli tunnel jusqu'à la mer. L'un des sentiers remonte vers le pic des Singes, l'autre descend jusqu'aux flots pour ensuite remonter au sommet du cap qui abrite le phare. Cette période de l'année constitue, pour beaucoup de personnes, un rendez-vous propice aux séjours à travers les stations balnéaires et sites touristiques qu'offre Béjaïa. Les uns et les autres A Béjaïa, il n'y a que l'embarras du choix entre les plages de Boulimat, Thala Guilef, Taïs, Tighramt, Ouadas...à l'ouest, tandis qu'à l'est, Aokas Tichy, Melbou, Souk El Tenine, ce sont ces plages qui sont les plus prisées, en ce moment. Depuis les résultats du Bac, ces plages connaissent un flux d'estivants qui va crescendo. Même si certains endroits laissent à désirer en matière d'hygiène, il reste que les fréquentations sont fortes, grâce à la beauté des plages dont l'eau flirte assez souvent avec les 32 degrés. Aokas, Souk El Tenine, Melbou et Tichy, dont la notoriété s'est faite pour leur proximité des villes et des activités nautiques qui y sont proposées sont les villes les plus recherchées par les vacanciers. Mais cette villégiature n'est malheureusement pas à la portée de tout le monde. Il y a particulièrement les jeunes, ceux qui affichent, en revanche, une grande appréhension vis-à-vis de l'été, synonyme pour eux de saison d'ennui, d'oisiveté et de tracas supplémentaires. Hormis les longues sorties nocturnes ou les rencontres dans les cafés du quartier et, à un degré moindre, les promenades au bord des plages qui attirent, annuellement, des milliers de touristes enthousiastes, généralement avides de réjouissance et prêts à toutes les tentations pour se défaire du stress accumulé durant l'année, la plupart des jeunes des régions de Béjaïa, comme le confie Salim, considèrent que «cette période de l'année est monotone et stressante, faute d'espaces de loisirs à la portée de toutes les couches sociales». Pour d'autres, il ne reste que les fêtes familiales. Nombreux sont ceux qui fêtent, soutient Hassina, leurs «heureux événements» spécialement durant cette période de l'année pour permettre à toute la famille de se réunir au moins une fois l'an et partager ces moments de joie tant attendus. La célébration d'un mariage ou tout autre succès, ajoute-t-elle, ne peut être envisageable et n'aurait aucun charme sans ce précieux regroupement familial car la célébration de ces événements ne peut, pour des raisons d'éloignement ou d'obligations professionnelles, être programmée que durant l'été, période privilégiée pour le repos annuel de la plupart des gens. Assister à la célébration d'un mariage ou d'un succès à un examen, plus particulièrement le baccalauréat, demeure l'unique distraction pour ces jeunes issus de familles modestes ou ne pouvant disposer du «luxe» de voyager ou de camper au bord de la mer. Parmi les rares moments de loisirs ou de joie qui permettent, selon Farida, à cette catégorie de la société de festoyer et d'oublier, l'espace de quelques heures, les vicissitudes et contraintes de la vie. La saison estivale commence à battre son plein à Béjaïa où la canicule draine de plus en plus d'estivants à la recherche de fraîcheur et de détente le long de son magnifique littoral qui accueille généreusement ses hôtes pour leur offrir le meilleur des séjours afin qu'ils puissent se ressourcer et entamer sereinement la prochaine rentrée sociale. L'été n'a cependant pas la même signification pour tout le monde. Ce n'est pas pour autant que la vie s'arrête là car le génie humain est si inventif que les loisirs sont toujours là où on veut bien les chercher. Bonnes vacances à tous.