Plus d'une vingtaine de marchands ambulants ont élu domicile à l'intérieur de la station urbaine de Boumati, à El Harrach. Jeunes pour la plupart, ils proposent des cigarettes, du tabac à chiquer, des cacahuètes et des bonbons pour les nombreux voyageurs qui transitent par l'endroit. Quelques-uns, six ou sept environ, écoulent ces jours-ci des boissons fraîches, pour l'essentiel des « jus » faits à base d'eau, de colorants et d'acide citrique. Le breuvage est stocké dans d'immenses marmites et des bouteilles en plastique déjà utilisées. Il est servi dans de grands verres que les marchands ne prennent même pas la peine de laver. C'est tout juste s'ils les trempent dans un seau d'eau noirâtre, façon de faire croire à un semblant de propreté. Cependant, cela ne donne pas l'impression de gêner les dizaines de consommateurs qui se pressent à longueur de journée autour de ces buvettes improvisées. Il est évident que ces derniers n'ont pas conscience du grave danger qu'ils encourent en consommant pareilles décoctions, d'autant que la période est propice à l'apparition de nombreuses maladies, en particulier celles dites à transmission hydrique. Beaucoup de facteurs sont en effet réunis pour rendre la chose plausible, en premier lieu, l'état de saleté permanent dans lequel baigne cette gare routière.