Une forte mobilisation a caractérisé le meeting de l'UDR, animé jeudi dernier à la salle El Feth par son secrétaire général, Amara Benyounes, qui a d'abord annoncé officiellement l'installation de Mohamed Bensahli à la tête de la fédération d'Oran, la dernière étape d'un périple qui a concerné toutes les régions du pays. Parmi l'assistance, composée d'hommes et de femmes venus d'horizons divers - monde rural, quartiers populaires, zaouïas, etc. -, la présence de certaines personnalités politiques locales ne passait pas inaperçue. C'est le cas d'un ancien chef de bureau du RCD, d'un ancien fédéral du FFS et d'un cadre du MDS, mais aussi, également à titre individuel, du responsable local du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Invités à titre exceptionnel, les patriotes de Relizane étaient également de la partie. La présence de ces derniers qu'il a salués est symbolique à plus d'un titre, car elle exprime la position de l'UDR par rapport à la tragédie vécue en Algérie. Tout en se déclarant favorable au principe de l'amnistie générale, M. Benyounes nuance ses propos en ajoutant qu'« il ne faudra pas que la défaite militaire des terroristes se transforme en victoire politique de l'islamisme ». Il ira, par ailleurs, beaucoup plus loin au sujet de cette question lorsque, en s'attaquant au phénomène du trabendo et ses conséquences néfastes sur le circuit économique, il considérera que « les repentis, comme à Chlef, détiennent des milliards et cet argent provient notamment des rackets et des faux barrages dressés durant la décennie noire ». De ce fait, il s'agit pour lui d'activer sur le terrain pour sauver l'Algérie de la « dawla islamia », car, désormais, « le temps où l'armée fait et défait les présidents est révolu ». A l'UDR, un parti qui pratique les principes démocratiques en faisant en sorte que tous ses responsables, y compris le premier d'entre eux, soient élus, on considère que la faillite des autres mouvances provient justement de cette carence en fonctionnement démocratique qui entrave leur évolution. Amara Benyounes, qui affiche, par ailleurs, ouvertement son appartenance à la droite, avant de critiquer publiquement les courants de gauche, pense que le plus grand obstacle à la relance économique en Algérie sont les banques et, dans une moindre mesure, la gestion du foncier, notamment industriel. L'autre grand fléau cité concerne la corruption et la nécessité de le combattre de manière ferme. Sur ce point, l'actuel numéro un de l'UDR a été particulièrement ovationné. Ce n'est peut-être pas tout à fait le cas lorsque, même en présentant des arguments solides et en affichant par la même occasion son appartenance au courant moderniste, le retour au week-end universel et l'abrogation du code de la famille ont été évoqués. Mais l'idée avance et c'est là l'essentiel. Au sujet de l'actualité politique, Amara Benyounes se demande pourquoi les députés, notamment du FLN (mais aussi du MSP), qui critiquent de manière particulièrement acerbe le chef du gouvernement qui applique le programme du président de la République, ne démissionnent pas d'un parti qui se place à la tête du mouvement de soutien au même programme.