Niché dans une petite impasse dans les quartiers huppés de Ben Aknoun à Alger, à proximité du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l'Institut national du commerce (INC) offre un cadre verdoyant, à l'architecture simple et dépouillée. Mais qu'on ne s'y trompe pas. Derrière l'aspect un tantinet désuet et vieillot de la bâtisse, l'INC est l'un des plus modernes et des plus dynamiques instituts supérieurs du pays. Il y a sept ans, en basculant sous la houlette de l'Enseignement supérieur, l'INC, ex-Institut technologique du commerce, a pris le gage de rompre avec un enseignement anachronique et sclérosé pour se placer au cœur des problématiques économiques modernes et épouser la marche de la mondialisation. Prônant un enseignement actif, basé sur des études de cas à partir de la réalité économique de l'Algérie à travers des entreprises nationales, l'INC veut réaliser une sorte d'osmose entre un « bagroud » théorique nécessaire à l'étudiant et une expérience pratique toute aussi indispensable pour affronter le monde du travail. « Nous proposons une formation diplômante et qualifiante », explique M. Saâdi. « A sa sortie de l'INC, l'étudiant doit être porteur de projet », appuie-t-il. Et c'est cela qui fait, selon lui, « la valeur ajoutée » des diplômes délivrés par l'institut. En plus de la licence en sciences économiques avec trois options possibles :et commerce international sanctionnant un cursus de quatre ans, l'INC offre également la possibilité d'accéder à une postgraduation dans les spécialités suivantes : droit des affaires et finances. Après deux années de tronc commun, l'étudiant doit en outre effectuer un stage pratique dans une entreprise algérienne sanctionné par un rapport de stage. En fin de cursus, l'étudiant doit également élaborer un mémoire de fin d'études. « Les diplômes de l'INC sont hautement prisés sur le marché du travail », témoigne le directeur de cet établissement en assurant que 90% du « output » de l'institut ont très bien réussi leur insertion. « Les entreprises économiques les plus en vue et les groupes internationaux basés à Alger recrutent de l'INC », assure M. Saâdi, qui nous informe que des managers du Sheraton d'Alger, qui sont d'anciens élèves de l'INC, sont venus dernièrement pour recruter au sein de l'Institut des managers pour le Sheraton d'Oran. « Nous avons d'autres anciens étudiants qui sont aujourd'hui attachés commerciaux dans les représentations diplomatiques et dans les plus grandes boîtes d'Algérie », assure fièrement le directeur. Accès libre Cette réussite est d'une part le fruit des valeurs inculquées en sus des diplômes très performants : compter sur soi, esprit d'initiative, d'entreprise et de compétition, organisation, et d'autre part la maîtrise obligatoire par l'étudiant de trois langues étrangères : français, anglais et au choix, espagnol, italien ou allemand. Pour avoir ce niveau de formation reconnu à l'échelle nationale et internationale, l'INC met le paquet. L'encadrement est assuré par 53 enseignants permanents, entre professeurs et maîtres de conférences, en plus de 40 professeurs associés et 17 vacataires et des chefs d'entreprise qui apportent tous les jeudis aux étudiants leurs expériences et leur savoir-faire. Des conférences-débats animées par des personnalités du secteur économique et par des experts étrangers sont également organisées tous les lundis. L'administration très rigoureuse envers les étudiants fonctionne de façon très moderne. Les informations utiles pour les étudiants sont transmises via ou encore par SMS sur leurs portables. En plus d'une bibliothèque qui renferme un important fonds documentaire, les étudiants de l'INC disposent d'un accès libre à avec une moyenne d'un ordinateur pour deux étudiants. L'INC a également un important réseau de coopération internationale grâce auquel plusieurs étudiants ont pu obtenir des bourses dans des universités étrangères. Autant d'avantages qui font de l'INC un institut extrêmement prisé par les nouveaux bacheliers. Avec 2350 étudiants toutes disciplines confondues, cependant il y a un hic. Les capacités d'accueil et d'hébergement de l'INC sont actuellement au bord de l'asphyxie. Malgré une moyenne d'accès à l'institut de 13 au bac, 400 nouveaux étudiants sont attendus à la rentrée prochaine, soit 100 de plus que les années précédentes. De quoi augmenter l'inquiétude du personnel de l'INC qui attend avec impatience la d'un nouvel amphithéâtre qui devrait être prêt dans quatre mois, selon M. Saâdi.