Le ministère de l'Education nationale a organisé, hier, une série de conférences régionales à Alger, Oran, Constantine et Ouargla sur le dossier de la formation des enseignants en cours d'emploi, des cycles d'enseignements primaire et moyen. Ces rencontres ont été consacrées à la présentation du volet de la formation du personnel enseignant, pour préparer et engager, dès la prochaine saison, une action de mise à niveau professionnelle et de qualification des instituteurs du primaire et enseignants du moyen. Des responsables des services de formation des directions de l'éducation de wilaya, des inspecteurs d'éducation, des directeurs de CEM, des représentants de parents d'élèves et des syndicats d'enseignants agréés ont pris part à ces manifestations. La rencontre d'Alger s'est tenue au siège de l'ex-ITE de Ben Aknoun en présence du ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, qui a indiqué que les cycles primaire et moyen regroupent au total 280 000 enseignants dont 38 000 seulement sont des licenciés. L'Etat algérien doit, selon lui, former près de 242 000 enseignants, cette démarche entre dans le cadre de la réforme du système éducatif. Un responsable au niveau du ministère a expliqué lors des débats qu'au niveau du cycle primaire, 13% des enseignants ont la licence, 20% ont le bac et 64% n'ont pas décroché leur baccalauréat. Pour le cycle moyen, 14% des enseignants ont la licence, 31% ont le bac et 54% n'ont pas le baccalauréat. Pour remédier à cette situation, la formation des formateurs s'avère nécessaire. Le gouvernement a mobilisé des moyens pour faciliter la tâche aux enseignants qui bénéficieront de cette formation. Une formation initiale puisque les programmes seront aménagés et les horaires de travail seront également revus afin de décharger les enseignants. Toutefois, ce qui est incompréhensible dans cette démarche, c'est le fait qu'elle n'est pas obligatoire alors que tout le monde s'accorde à dire que la formation des formateurs est nécessaire et importante pour les enseignants et les élèves. L'argument avancé par le ministre est qu'il est impossible d'obliger les enseignants à suivre des cours de formation, notamment ceux qui habitent dans des zones éloignées. Pour inciter les enseignants à y prendre part, deux types de stimulants ont été mis en place. Il s'agit d'octroyer un diplôme universitaire aux personnes qui suivront la formation et aussi de revoir, chaque année, le grade et la classification de ces mêmes enseignants. « Nous essayons de sensibiliser les enseignants sur l'objectif visé à travers cette formation. Nous leur expliquons également les avantages qu'ils peuvent en tirer en suivant une telle formation », a soutenu M. Khaldi, secrétaire général du ministère de l'Education. En outre, le budget alloué au dossier de la formation des formateurs s'élève à six millions de dinars. Néanmoins, M. Benbouzid a soutenu en marge de la rencontre que la réussite de la réforme du système éducatif ne peut se faire sans la formation des enseignants. « Les enseignants du primaire et du moyen ont besoin d'une formation académique de niveau universitaire et les enseignants du secondaire qui ont déjà une licence ont besoin d'une formation complémentaire », a précisé M. Benbouzid. priorité au primaire L'opération en question débutera au mois d'octobre prochain et concernera pour la première étape 2000 enseignants du primaire et 5000 du moyen. La priorité est donnée aux éducateurs du primaire qui n'ont pas le baccalauréat plus trois années d'enseignement supérieur, et le même diplôme renforcé de quatre années d'université pour ce qui est du cycle moyen. Cette projection permettra a priori, avec une moyenne de formation de cinq ans, de récolter les premiers fruits de cette stratégie à l'horizon 2010. Il est prévu, entre 2010 et 2020, la formation de 63 000 enseignants du primaire au niveau des instituts de formation et de perfectionnement, et de 45 000 enseignants du secondaire au niveau des écoles normales supérieures. Les catégories ciblées sont les enseignants de moins de 45 ans en mesure d'exercer encore pour au moins une dizaine d'années, et ce, afin de rentabiliser la démarche, tout en sachant que 105 135 enseignants, soit 49,54%, ont moins de 40 ans, contre 72 638 autres âgés entre 41 et 45 ans (30,06%) et 46 253 enseignants entre 46 et 50 ans (19,16%). La tranche d'âge des 51-60 ans représente 07,21%, soit 17 439 enseignants. Pour ce qui est des examens de fin d'année, M. Benbouzid a relevé qu'il n'y aura pas de rachat ni de deuxième session que ce soit pour le bac ou pour l'épreuve du BEF. « Les candidats au baccalauréat doivent pour leur passage décrocher un 10/20. C'est une décision définitive. Toutes les conditions sont réunies pour le bon déroulement de ces épreuves », a souligné M. Benbouzid.