En se dotant à partir de Annaba d'un câble optique sous-marin de téléphone SMW4 reliant Annaba à différents pays du monde via Marseille, les postes et télécommunications d'Algérie ont démontré leur volonté d'être partie prenante dans le développement économique du pays. Cette volonté a été matérialisée ce mercredi à 12h par le raccordement des deux rives de la Méditerranée. La cité Sidi Salem, à Annaba, dans la commune de El Bouni, a servi de point de jonction ponctuant une opération de longue haleine réalisée par des techniciens algériens et français via le bateau câblier René Descartes de France Télécom. Cette opération réussie avec la collaboration de deux plongeurs des deux pays avait été entamée il y a plusieurs mois. Elle avait été précédée d'un accord technique et financier entre les seize opérateurs issus de quatorze pays tous appelés à être reliés entre eux, à savoir : France (2), Tunisie, Algérie, Italie, Egypte, Emirats, Arabie Saoudite, Sri lanka, Inde (2), Bangladesh, Pakistan, Thaïlande, Malaisie et Singapour. D'une longueur de près de 20 000 km et d'une technique high tech, ce câble est composé de deux paires de fibre d'une puissance de 640 gigabits/seconde la paire. D'un montant global de 500 millions de dollars, ce projet a coûté à la partie algérienne l'équivalent de 30 millions de dinars. L'isolement de l'Algérie du monde à la suite du séisme qui avait ravagé plusieurs wilayas du pays a été déterminant dans la décision des pouvoirs publics algériens d'opter pour Annaba comme site de raccordement. Selon M. Soltani, le directeur territorial des télécommunications d'Algérie Télécom, « le choix fixé sur Annaba pour le raccordement entre les deux rives de la Méditerranée est motivé par la malheureuse expérience vécue lors du séisme de Boumerdès. Les initiateurs du projet ont voulu éviter les régions sismiques et offrir le maximum de sécurité des moyens de communications de notre pays en cas de catastrophe naturelle ». Si la mise en service technique par le raccordement de Sidi Salem ne pose aucun problème, l'exploitation commerciale du projet pourrait intervenir d'ici la fin 2005. Trois opérateurs - France Télécom, Alcatel et Fijutsu - assureront l'exploitation du projet. Ce dernier devrait permettre à l'Algérie de répondre avec facilité aux sollicitations des firmes étrangères appelées à investir dans la téléphonie dans notre pays. Selon les responsables d'Algérie Télécom, outre la suppression de l'ancienne technologie (deux câbles SMW2 reliant Alger à Marseille), programmée pour 2006, il est aussi prévu des extensions locales des réseaux, connexions ADSL (internet), vidéo conférence... Les mêmes sources ont précisé que ces extensions atteindront un niveau appréciable. En entamant des négociations avec l'Algérie sur l'éventualité d'un basculement de lignes entre les deux pays, la Tunisie s'inscrit déjà sur la liste des potentiels clients dans la sécurisation de l'ensemble de son réseau de téléphonie et communication.