La troisième journée du colloque sur l'Aurès antique se tenant au centre universitaire de Khenchela a été consacrée à la visite de Timgad, l'antique Thamugadi, fondée en l'an 100 après J.-C., sous le règne de Trajan. Ville romaine par excellence, avec son forum, son théâtre, son capitole, son marché, ses quartiers commerciaux, ses îlots d'habitations, etc. Depuis l'indépendance, apprend-on, les vestiges de cette ville n'ont pas fait l'objet de fouilles ni de travaux de consolidation, encore moins de restauration. Donc, après les années fastes des Romains et une courte durée des Byzantins, la ville sera abandonnée et recouverte de terre jusqu'aux premières fouilles datant du début de la colonisation, qui la mettront au jour. Lors de la deuxième journée, Keltoum Daho a donné une conférence sur « Thobna la numide, à partir d'une étude de céramiques ». Son travail s'est basé sur principalement un ex-voto portant des inscriptions libyques découvert en 1989 par Mustapha Fillah pour sa thèse à Aix-en-Provence. Cela étant, plusieurs textes arabes citent Thobna comme une grande ville numide. Ibn Haoukel, El Yaâcoubi et El Bekri disaient que c'était une grande ville située entre Kairouan et Sidjilmassa ; c'était la porte du désert, c'était une ville forteresse, une ville commerciale. Plusieurs villes ou restes de ville de Thobna sont enfouis sous terre. Celle-ci fut à l'origine de la dynastie des Aghlabides à partir de l'an 800, dynastie fondée par Ibrahim Ibn El Ghaleb, comme nous l'a précisé Abderrahmane Kelifa. Après cette conférence, Attilio Mastino de l'université Sassari (Italie), éditeur d'Africa Romana (16 volumes), rendra hommage à Mascula (Khenchela) et à l'actuelle Khenchela.