L'Aurès, comme l'Atlas, était connu des anciens qui l'appelaient Aurassion. Ce massif, refuge de populations berbères intrépides, farouchement opposées à la domination étrangère, a attiré les Romains qui voulaient, dès les débuts de leur domination, s'y installer. Faute de prendre le massif, ils vont dresser aux alentours, un chapelet de cités, le plus souvent, des camps militaires, mais aussi des villes civiles à la fois pour marquer leur présence et contrôler les voies de communications. On a longtemps cru que le limes, la frontière romaine, s'arrêtait au massif, mais des ruines, plus au sud, comme Gemalleae montre que la colonisation romaine a pénétré dans le désert. Parmi les villes romaines ceinturant les Aurès, on citera, Thabudéos (aujourd'hui Thouda), Badias (Badès), Mascula (Khenchela), Lambeis (ex-Lambèse, Tazoult), Thamugadi (Timgad), etc. La plus importante, Thamugadi, sise à 38 km de Batna, a été érigée en l'an 100 de l'ère chrétienne, sous le règne de Trajan. Erigée, à l'origine, pour les vétérans de l'armée romaine des cités environnantes, notamment, de Lambèse, Thamugadi, a vite pris de l'importance, devenant un brillant centre de la civilisation romaine, ainsi qu'en attestent les ruines, encore conservées de nos jours.