Au terme de plusieurs actions de sensibilisation menées aux quatre coins de la ville de Constantine et de trois journées d'information organisées au palais de la culture Malek Haddad, l'Association pour la promotion de la nature et de l'environnement (Apne-Cirta) et la direction de l'environnement ont exposé et débattu, à la faveur de la célébration de la Journée mondiale de l'environnement, les questions majeures liées à l'état de notre environnement. En premier lieu, la détérioration du cadre de vie, les formes de pollution qui le menace, les atteintes aux écosystèmes ainsi que les programmes mis en œuvre pour tenter d'éradiquer le mal à la racine. Développer chez le citoyen de nouveaux comportements, de nouveaux réflexes et de nouvelles façons d'appréhender son environnement ont été également les ambitions affichées par les initiateurs de ces journées de sensibilisation et d'information qui ont souffert, il faut le regretter, d'une faible audience, nonobstant l'heure de la cérémonie d'inauguration durant laquelle une imposante foule s'était distinguée dans le sillage du wali de Constantine qui s'était, comme à son habitude, longuement attardé auprès de chacun des partenaires présents au palais de la culture Malek Haddad, notamment au niveau de l'entreprise publique communale pluridisciplinaire des travaux de Constantine, une institution dotée du statut de SPA en charge de la délicate mission de gérer la décharge publique du 7e kilomètre et d'assurer la collecte des ordures ménagères qui se sont élevées, indiquera Sami Abdelkrim, PDG de l'EPCPTC, à plus de 1000 t pour mai dernier, dont 246 t collectées dans le secteur de Aïn El Bey. Concernant ce créneau, le président de l'Apne-Cirta se montrera très critique en soulignant que « la décharge sauvage de la commune de Benbadis continue à détériorer l'environnement qui se dégrade dangereusement faute d'une étude et de réalisations à la hauteur des besoins. Il faut souligner également que nos zones industrielles ne disposent pas de décharges spécifiques et que les espaces agricoles, les forêts et les zones urbaines sont marqués par la prolifération des décharges sauvages. » Ecolo inconditionnel, le président pointera aussi du doigt la non-application de la circulaire R1 du 22 septembre 2003, responsable à son avis de « l'incendie qui s'est récemment déclaré dans une entreprise de production de gaz industrielle sise à la zone industrielle Palma, lequel aurait pu causer une catastrophe similaire à celle de Skikda ». Abordant les problèmes liés à la pollution hydrique, le président de l'Apne-Cirta mettra en cause le déversement des eaux industrielles dans les oueds Rhummel et Boumerzoug qui se déversent, rappelle-t-il, directement dans le lit du barrage Beni Haroun sans qu'elles fassent l'objet du moindre traitement. Dans la foulée, il ciblera aussi les stations-service responsables, selon lui, d'une grave pollution de l'environnement, dont ils ne payent pas les frais. S'agissant des nuisances causées par la pollution atmosphérique, il mettra en cause, en plus de la forte pollution générée par les gaz de combustion automobile, la concentration sur la voie publique d'énormes quantités de boue responsables, de son point de vue, d'un important dégagement de poussière qui empoisonne l'atmosphère. Un phénomène aggravé, dénonce-t-il, par les émanations de poussière des carrières de granulats de Hamma Bouziane, Bounouara et Ibn Ziad, pour ne citer que ces quelques points de nuisance proches des agglomérations urbaines. Plaidant pour l'impérieuse nécessité de préserver la biodiversité, il suggère de transformer la ceinture verte des monts Chettaba, Djebel Zouaoui et El Merridj en une réserve naturelle dont la pérennité devra être assurée, affirme-t-il, par un reboisement massif et régulier, un entretien permanent et la mise en place d'un dispositif anti-incendie.