Pendant que les gens sensés cherchent un peu d'air frais dans la lourdeur de l'été, il y a quelques jours, du côté d'El Eulma, des chercheurs ont trouvé un site protohistorique datant de près de 2 millions d'années. Un site lithique qui dénote une présence humanoïde dans les environs, à l'époque où il n'est censé y avoir personne au Maghreb central, à part quelques singes et ibkis affiliés naturellement au FLN et aux organisations de masse. Au niveau archéologique et anthropologique, la découverte est d'une importance capitale ; il y a deux millions d'années, des protohumains habitaient cette terre, alors qu'ils ne devaient pas le faire. Rappelons la théorie à la mode qui explique que les humains de la lignée essentielle Homo Erectus sont nés en Afrique occidentale et n'ont colonisé le Maghreb que lorsque ceux-ci sont revenus d'Europe en descendant vers le sud après de longues migrations d'est en ouest. Cette découverte explique que l'implantation humaine en Afrique du Nord est presque aussi vieille que l'apparition de l'homme lui-même, c'est-à-dire qu'elle est contemporaine des premières formes d'organisation intelligente. Au-delà de la gargarisation nationaliste qui doit politiquement placer l'Algérien au centre du monde et l'Algérienne derrière ce centre, il y a une vision de l'histoire très intéressante ; l'Algérie et le Maghreb ne sont pas nés hier et n'ont pas appris à raisonner en société la semaine dernière, tout le reste n'étant que conjonctures historiques et accidents nationaux. Les Algériens sont vieux, mais ne le savent pas. Les Algériens ont une histoire, mais ne la comprennent pas. Même si Le Matin est définitivement suspendu aujourd'hui, cela n'entamera en rien l'atavisme de (sur)vie des Algériens. L'Algérie n'est pas née en 1999 sous Bouteflika ou en 1965 sous Boumediène. L'analyse des sédiments en l'an 2540 montrera que Zerhouni, Zeroual et la Zorro n'ont jamais existé.