Le projet de loi d'orientation de la ville, préparé soigneusement par le ministère délégué chargé de la Ville, passera, demain, devant l'Assemblée populaire nationale (APN). Ce projet, qui permettra aux villes algériennes, tant délaissées et victimes des précédentes politiques sectorielles, de reconquérir leur identité en tant qu'entités économiques, prévoit la création d'un « Observatoire national de la ville ». Il est chargé, entre autres, de suivre la mise en œuvre de « la loi d'orientation de la ville » et d'élaborer des études et des analyses en vue d'améliorer et de développer les villes, et ce, en conformité avec « la politique nationale d'aménagement du territoire ». Cet observatoire, qui se veut un cadre de réflexion pour réhabiliter l'image sociale et économique des 600 agglomérations et des 4 métropoles, est appelé aussi à préparer une nomenclature des villes et à prendre des mesures de nature à promouvoir la politique nationale y afférente. Il travaillera à tisser des liens de coopération internationale dans ce domaine. Mesures spécifiques Il lui revient également de définir les actions à même de faire participer le citoyen en privilégiant la consultation. En outre, ce projet de loi, qui vise à assurer la coordination des actions sectorielles pour un développement cohérent, intégré et durable de nos villes, prévoit, dans le chapitre 6 relatif aux dispositions fiscales, la possibilité de recourir à des « mesures spécifiques » pour la métropole d'Alger. Ces mesures seront, le cas échéant, arrêtées par le gouvernement en coordination avec les collectivités locales. Comme il prévoit aussi des « mesures incitatives particulières » au bénéfice des villes implantées dans des zones à promouvoir et dans des régions des Hauts-Plateaux et du Sud. Le texte de loi, qui sera présenté aux députés par Abderrachid Boukerzaza, ministre délégué auprès du ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, chargé de la Ville, prévoit la réhabilitation du tissu urbain en corrigeant les déséquilibres accumulés depuis quatre décennies. Sont également prévus dans le nouveau texte de loi la préservation du patrimoine culturel, historique et architectural de la ville, l'aménagement et la protection des espaces verts, mais aussi des espaces publics qui manquent, à présent, au décor lugubre des villes algériennes. Toujours au volet urbain, il est prévu de renforcer et de diversifier les équipements urbains, de promouvoir les moyens de transports en vue de faciliter la mobilité urbaine. Tenant compte de la fonctionnalité de la ville, il est envisagé, dans le même texte, de mener « des actions foncières » et d'œuvrer au développement du cadastre. Au volet social, la nouvelle loi vise à améliorer les conditions et le cadre de vie de la population à travers la promotion de la solidarité urbaine et la cohésion sociale, la préservation de l'hygiène et de la salubrité, le développement des activités touristiques et la prévention de la délinquance. La concrétisation de la nouvelle politique de la ville verra un concours considérable du budget de l'Etat, tout en œuvrant à la mobilisation des finances locales en instaurant des mécanismes novateurs tels l'investissement et le crédit. Parallèlement, il y aura le renforcement du suivi et du contrôle de l'exécution de cette politique par les instances compétentes, notamment l'Observatoire national de la ville. Investissement et crédit Les portes sont ouvertes, comme indique l'article 16 du nouveau texte (chapitre 4 relatif aux acteurs et compétences), aux investisseurs et autres agents économiques qui veulent participer à la réalisation des objectifs inscrits dans ce cadre. Il est également indiqué, dans l'article 17, que « les citoyens sont associés aux programmes relatifs à la gestion de leur cadre de vie, notamment leur quartier ». Dans le préambule, il est souligné que la métropole d'Alger accueille le 1/14 de la population urbaine, alors qu'elle représente dans certains pays, non cités, les 2/3 des populations urbaines.