Plusieurs peines de prison avec sursis ont été prononcées, hier, par le tribunal de Telagh à l'encontre des 39 « émeutiers » de Ras El Ma (ex-Bedeau), interpellés mardi et mercredi derniers par les services de sécurité. Ils ont comparu devant le tribunal au cours de la même audience et devaient répondre des chefs d'accusation de troubles à l'ordre public et dégradation de biens de l'Etat. Dans son réquisitoire, le procureur de la République a mis en exergue la gravité des faits reprochés aux prévenus et a, par conséquent, demandé la stricte application de la loi à leur encontre. Le collectif de la défense, constitué d'une dizaine d'avocats, a tenu, pour sa part, à mettre en évidence « les nombreux vices de procédures et l'absence de preuves suffisantes et tangibles » prouvant la culpabilité de ses mandants. Après délibérations, le président de l'audience a prononcé l'acquittement de 18 personnes et la condamnation de 21 autres à des peines de prison allant de 3 à 8 mois avec sursis, assorties d'amendes variant entre 2000 et 5000 DA. Par ailleurs, le tribunal de Telagh s'est prononcé, dans la matinée, sur le cas de Aziz Fekir de Ahd 54 et de Fayçal Benaïssa du FNA, condamnés chacun à 2 mois de prison avec sursis assortis d'une amende de 5000 DA. Lors de la même audience, Laribi Cheikh et Slimani Benmiloud, poursuivis pour outrage à un commis de l'Etat, ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis et devront s'acquitter d'une amende de 5000 DA. La justice s'est ainsi montrée plutôt « pragmatique », hier, avec les révoltés de Ras El Ma, et ce, en raison, surtout, de considérations évidentes liées au contenu de la plateforme de revendications des citoyens de Ras El Ma, mais aussi pour apaiser une situation qualifiée d'« ingérable ». Ras El Ma, zone à forte concentration militaire, est située à 80 km des frontières algéro-marocaines et abrite le QG de la 8e Division blindée de l'ANP. Tous les détenus ont été mis en liberté, en fin d'après-midi, après avoir accompli les formalités d'usage.