En signe de solidarité avec les émeutiers du village d'Amelza, incarcérés depuis jeudi à Telagh, les élèves du collège Amari Mekidèche de Merine ont décidé, à compter d'hier, de boycotter les cours. Manière pour eux, aussi, de dénoncer la « brutalité » des arrestations opérées par la Gendarmerie nationale et la répression qui s'est abattue sur la population au lendemain des émeutes ayant fait suite à l'agression d'une collégienne par un commandant du Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Pour rappel, dix-huit personnes ont été écrouées à la maison d'arrêt de Telagh et huit autres remises en liberté provisoire après les troubles qu'a connu mercredi le village d'Amelza, commune de Merine, à 90 km au sud de la ville de Sidi Bel Abbès. La Gendarmerie nationale avait procédé, jeudi, à l'arrestation de 26 émeutiers, dont plusieurs adolescents, au village d'Amelza et les a déférés le même jour devant le procureur de la République prés le tribunal de Telagh. Inculpés de troubles à l'ordre public, attroupement et acte incendiaire, le procès des émeutiers d'Amelza aura lieu certainement aujourd'hui au tribunal de Telagh, selon une source judiciaire. Amelza, théâtre de violents affrontements entre jeunes manifestants et forces de l'ordre qui ont fait un blessé parmi les gendarmes, n'avait pas connu pareils troubles auparavant. Troubles provoqués par un commandant du DRS qui a brutalisé une écolière, dont le seul tort est de lui avoir gâché sa sieste habituelle, selon les habitants de cette localité enserrée par le dénuement et l'arbitraire. La population du village qui, sans nul doute, a mal digéré cet affront de trop s'est carrément déchaînée en lâchant les plus jeunes aux trousses de l'officier du DRS. En signe de représailles, tous les effets personnels de l'officier, qui a réussi à s'enfuir, ont été jetés dans la rue puis brûlés sur la place publique du village. Ne s'arrêtant pas là, les manifestants ont bloqué la route menant à Merine, située à 13 km. Aussi, la résidence de l'officier a été entièrement saccagée par des jeunes en colère malgré les tentatives de médiation entreprises par le commandant du secteur militaire, le chef de la division de Ras El Ma (ex-Bedeau) et les élus de Merine.