En visite hier dans la wilaya de Jijel, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, a annoncé la reconversion du barrage d'Irraghène, 70 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya, initialement tourné vers la production de l'électricité depuis son entrée en service en 1963, vers le secteur du projet hydraulique des Hauts-Plateaux, avec un apport de 190 millions de mètres cubes/an. Les eaux du barrage, qui faisait tourner la centrale de Ziama Mousouria, seront donc transférées à travers le barrage de Tabellout, en projet, et celui de Draâ Diss au nord d'El Eulma pour irriguer 25 000 ha. Sonelgaz et le ministère de l'Energie ont donné leur accord, a indiqué le ministre qui a insisté pour récupérer une partie de l'eau dégagée par la centrale vers la mer au profit des 12 000 habitants de Ziama Mousouria. M. Sellal a également annoncé le lancement des travaux du barrage de Boussiaba à El Ancer (ouest de Jijel) pour la fin de l'année 2005. Ce projet intègre le complexe de barrage de Beni Haroun dans la wilaya de Mila à travers le réseau de transfert que le gouvernement a dessiné pour asseoir une dynamique de développement des Hauts-Plateaux. S'arrêtant sur le site édénique entre El Aouana et Jijel-ville qui devra accueillir le barrage de Kissir (capacité régularisée de 48 millions de mètres cubes/an), il a ordonné que les travaux débutent le 15 octobre 2005. Devant la beauté du site, une rivière coincée entre deux ensembles rocailleux couverts de verdure, M. Sellal a demandé au responsable de l'ANBT d'engager une étude avec le ministère de l'Environnement afin de préserver l'écosystème du site et son potentiel attrait touristique. La visite renseigne sur les blocages que connaissent les projets. La station d'épuration de Rabta à Jijel-ville, dont des travaux devront commencer le 15 août 2005, a connu un grand retard. Le ministre et le responsable de l'ANBT ont déclaré tout de go : « Pourquoi attendre aussi longtemps pour la paperasse ! » C'est la seule station d'épuration des eaux usés à Jijel ; quatre autres sont en attente de réalisation. Mais M. Sellal a exprimé l'impossibilité d'inscrire ces projets. Il a indiqué que, pour l'urgence et au maximum, deux autres stations pour l'est et l'ouest de Jijel pourraient être envisagés. Le tout - les 5 stations - ne sera prêt qu'à l'horizon 2030.