La wilaya est appelée à jouer le rôle de réservoir régional, aussi bien pour l'AEP que pour l'irrigation des terres agricoles. La visite effectuée par Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, dans la wilaya de Jijel, il y a quelques jours, a confirmé le rôle prépondérant de cette dernière dans l'AEP des villes de l'Est du pays et l'irrigation des terres agricoles des régions des Aurès et des Hauts-Plateaux. « Jijel est une région de barrages », a fait remarquer le ministre lors de cette visite, soulignant qu'à l'horizon 2014, cette wilaya disposera de six ouvrages hydriques. Cela dit, deux barrages ont été mis en service, à El Aouana et El Milia, à l'occasion de cette visite. Le premier ouvrage, celui de Kissir, éponyme de l'oued sur lequel la digue a été réalisée, a une capacité de 68 millions de mètres cubes et servira à l'AEP de la ville de Jijel et à l'irrigation des plaines côtières ouest de cette ville. D'une capacité de 120 millions de mètres cubes, le second barrage a été mis en service à Boussiaba, à 7 km à vol d'oiseau de la ville d'El Milia. Celui-ci permettra de transférer annuellement 80 millions de mètres cubes, dont 11 destinés à l'AEP de la région d'El Milia ; 69 millions de mètres cubes, qui seront transférés de ce barrage, serviront à compléter les apports dans la retenue de Beni Haroun dans le cadre de l'AEP de la ville de Constantine et l'irrigation des terres agricoles de la région. Un autre barrage, celui de Tabellout, ainsi qu'un projet de transfert du même nom, dont les travaux ont atteint un taux d'avancement de 35%, sont en cours de réalisation près des communes de Texenna et Djimla. Le système de transfert Tabelout-Draâ Eddis, entre les wilayas de Jijel et Sétif, est destiné à l'AEP de la région d'El Eulma et à l'irrigation des terres agricoles des Hauts-Plateaux. Deux autres ouvrages hydriques sont également inscrits, devant être exécutés à Ziama Mansouriah, à l'ouest de Jijel et à El Ancer, à l'est du chef-lieu de la wilaya. Le barrage d'Irdjana sera inscrit en 2011 A défaut de traduire sur le terrain la nouvelle approche de zone industrielle intégrée à vocation régionale dans la zone de Bellara (commune d'El Milia), la wilaya de Jijel s'achemine résolument vers le rôle que lui ont tracé les pouvoirs publics : un réservoir régional, à l'instar de la wilaya de Mila avec le mastodonte de Beni Haroun. Les quatre barrages de la wilaya de Jijel, à savoir Erraguene, El Agrem (Kaous), Kissir (Jijel) et Boussiaba (El Milia) totalisent une capacité de 422 hm3 pour un volume régularisé de 309 hm3/an. Si le barrage de Boussiaba entre dans le système de transfert de Beni Haroun, celui d'Erraguene, initialement exploité pour la production d'électricité, et le futur barrage de Tabellout dont les travaux de réalisation débuteront incessamment, participeront dans le schéma de transfert du système Sétif-Hodna. Outre Tabellout, la wilaya de Jijel devrait bénéficier d'un sixième barrage qui sera réalisé dans la commune d'El Ancer. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, avait, lors de sa dernière visite dans la région, annoncé l'inscription du barrage d'Irdjana pour 2011. Ce nouveau réservoir, dont les études d'avant-projet-détaillé (APD) sont achevées, disposera d'une capacité de 71 hm3 et d'un volume régularisé de 68 hm3/an. Ce dernier barrage est essentiellement destiné à l'alimentation en eau potable des communes d'El Ancer, Bouraoui Belhadef, Kheiri Oued Adjoul, Djemaâ, Beni Hbibi et Ouled Askeur. Les populations concernées devraient atteindre à moyen terme 118 600 habitants, selon les projections. La future mise en service de ces deux nouveaux barrages portera les capacités des six « réservoirs » de la wilaya à 787 hm3 pour un volume régularisé de 527 hm3. A noter aussi que le ministre avait, par ailleurs, confirmé le projet d'une unité de dessalement dans la wilaya de Jijel dans le cadre de la politique de prévention destinée à régler, à long terme, les répercussions du changement climatique avec l'éventualité d'un retour au cycle de sécheresse ; l'objectif étant, bien sûr, de parer à toute année difficile. Le choix de la wilaya de Jijel pour abriter ces infrastructures hydrauliques s'explique par l'importance de la pluviométrie - jusqu'à 1 200 mm par an - et l'existence d'une multitude de sites à même d'accueillir des barrages. Les écoulements superficiels sont estimés à 1,2 milliard de m3/an. La seule question qui taraude encore l'esprit de certains a trait aux répercussions de ces pièges à sédiments sur l'environnement à moyen et long terme. Les séquelles de cette politique volontariste des pouvoirs publics pourraient se répercuter sur les rivages de la région. Il faut dire que les projections ne s'arrêtent pas seulement aux barrages précités. Un autre APD, très avancé, concerne le barrage de Bouadjoul dans la région d'El Ancer, alors que pas moins de trois études de faisabilité devraient être lancées. Elles concernent trois sites de barrages se trouvant dans la commune de Ziama Mansouriah. D'ores et déjà, l'humidité est plus intensément ressentie, principalement en période estivale. Le phénomène sera certainement accentué à l'avenir au fur et à mesure de la réception des nouveaux barrages. Fodil S., Zouikri A.