Comme prévu, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a augmenté son plafond de production de 500 000 b/j pour le porter à 28 mbj. La décision a été prise hier à Vienne lors de la 136e réunion extraordinaire de l'organisation. Dans un communiqué diffusé juste après la réunion, l'organisation a considéré que le marché était bien approvisionné, grâce à la décision prise en mars 2005 d'augmenter le plafond de production à 27,5 mbj, et que les stocks commerciaux de pétrole brut et de produits raffinés ont continué à se renflouer à des niveaux confortables. Toutefois, la conférence a noté que les prix du pétrole demeuraient élevés et volatils en raison du manque de capacités de raffinage du pétrole surtout dans les régions où la consommation était importante. Pour l'Opep, cette situation se trouve aggravée par les problèmes géopolitiques et la spéculation sur les marchés de contrats à terme. La décision d'augmenter le plafond de production de 500 000 b/j à compter du 1er juillet 2005 a été motivée par la hausse des prix et une forte demande attendue pour la fin de l'année au 4e trimestre, selon le communiqué. Par ailleurs, la conférence a autorisé son président à annoncer une autre augmentation additionnelle de 500 000 b/j avant la prochaine réunion fixée au 19 septembre après des consultations avec les autres chefs de délégation et si les prix du pétrole continuent à augmenter. L'Opep a appelé aussi les pays consommateurs à relever le défi du manque de capacités de raffinage qui constitue l'un des facteurs qui influent sur la hausse des prix. L'autre décision prise par l'Opep est celle du changement de son panier de référence qui était composé de sept qualités de brut. Le nouveau panier a un effet immédiat. Au mois de mars dernier, l'Opep avait pris la décision de modifier la composition de son panier qui va englober toutes les qualités de brut de ses onze membres. Malgré la décision d'augmenter son plafond de production, l'Opep n'a pas pu stopper le mouvement de hausse, puisque les 500 000 b/j ajoutés sont déjà produits en réalité et que la décision n'a pas d'effet sur la production réelle. Au contraire les prix ont grimpé hier à l'annonce du recul des stocks aux Etats- Unis. Les stocks de brut auraient perdu 1,8 million de barils, selon le département américain de l'énergie alors que les stocks d'essence auraient reculé de 900 000 barils. Juste après cette annonce, le prix du brut sur le marché américain est monté à 56,70 dollars le baril, alors qu'à Londres, il a grimpé à 55,07 dollars. L'augmentation de l'Opep a été considérée comme purement symbolique par le marché. Commentant la décision de l'Opep, le ministre de l'energie et des mines, Chakib Khelil, a considéré que, sans la décision de l'Opep, les prix auraient été bien plus élevés. Beaucoup d'analystes prévoient un baril à 60 dollars à la fin de l'année, si la tension actuelle persiste sur le marché.