L'OPEP a décidé de réduire sa production réelle de un million de barils par jour (mbj) à partir du 1er janvier 2005 et de maintenir inchangé son plafond officiel de production qui est de 27 mbj. Cette décision était attendue après les récentes déclarations faites par les ministres du Pétrole des pays membres de l'organisation. L'OPEP a aussi anticipé sur sa prochaine réunion ordinaire prévue le 16 mars 2005 en Iran. L'organisation se réunira encore en conférence extraordinaire le 30 janvier pour évaluer l'impact de la décision sur le marché. Une autre réduction de la production pourrait être décidée en cas de chute des prix. Selon le communiqué officiel, « afin de prévenir la poursuite de la dégradation des prix jusqu'à un niveau bas indésirable, les pays membres ont décidé de réduire collectivement la surproduction de un million de b/j par rapport à l'actuelle production ». A la fin de la réunion informelle qui précède la conférence officielle, le ministre algérien de l'Energie et des Mines avait déjà annoncé la décision consensuelle devant la presse. « La surproduction, on la réduit de un million de barils par jour à partir du 1er janvier 2005 et on se revoit le 30 janvier pour réexaminer la situation », avait-il annoncé. « La tendance baissière nous a paru un peu trop rapide. Et il nous est apparu que si on ne prenait pas cette sorte de décision, les prix n'allaient pas se stabiliser et qu'on se retrouvera dans une situation où on ne pourra pas contrôler la stabilisation du marché », a expliqué le ministre. Il faut se rappeler que cette surproduction était pratiquement officielle, puisque le président de l'OPEP en personne avait appelé en octobre dernier tous les pays producteurs à mettre le maximum de pétrole sur le marché. Ce surplus est estimé entre 1 et 1,7 mbj, selon la source. Pour l'OPEP, il serait de 1,7 mbj. Cette évaluation a été donnée par le comité de surveillance des marchés qui s'est réuni la veille de la conférence. C'est ce même comité qui a recommandé les décisions prises hier. Si l'OPEP ne veut pas que le scénario de 1998 se reproduise, elle reste prudente afin d'éviter que les spéculateurs ne fassent porter les prix à un niveau trop élevé qui affecterait la croissance économique. Pour le ministre saoudien du Pétrole, dont le pays est directement concerné par le surplus grâce à ses fortes capacités, l'OPEP veut éviter que les stocks ne se reconstituent à des niveaux trop élevés. Ce qui pourrait aussi provoquer une forte chute des prix. L'OPEP, à travers cette décision, recherche un prix équilibré qui lui permettrait aussi de compenser les pertes dues à la baisse du dollar par rapport à l'euro. Selon M. Khelil, la forte chute du dollar a été évoquée lors de la réunion. Dans la pratique, l'organisation recherche un prix moyen situé entre 30 et 35 dollars, alors que la fourchette officielle est toujours de 22-28 dollars le baril. Très attendue par le marché, la décision n'a pas trop affecté les cours du pétrole. A New York, le baril a gagné 55 cents pour être coté à 43,08 dollars vers 14h30 GMT. A Londres, le baril a pris 48 cents et il est passé au-dessus du seuil de 40 dollars, à 40,15. Le 30 janvier à Vienne, l'OPEP pourra mieux évaluer le marché et adapter sa production. Concernant le poste de secrétaire général brigué par l'Arabie Saoudite et l'Iran, l'OPEP n'a pu encore trouver un consensus. L'intérim devrait encore être assuré par la présidence tournante qui sera assurée en 2005 par le Koweït.